1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Des djihadistes en quête de territoires

10 décembre 2021

Selon les experts, les groupes terroristes qui opèrent au Sahel auraient bien un projet d’extension auquel ils semblent rester fidèles.

Des soldats maliens dans le nord du Mali après une attaque djihadiste.
Des soldats maliens dans le nord du Mali après une attaque djihadiste. Image : Yacouba Cisse/AP/dpa/picture alliance

Un document attribué au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), qui circule sur les réseaux sociaux, donne des détails sur un projet d’extension territoriale des groupes terroristes qui viserait le centre et le nord du Mali, après le départ des forces françaises de Barkhane.

Ce document s'il n’est pas authentifié illustre tout de même une réalité qui semble déjà exister : la perte de contrôle d’une partie du territoire malien par le pouvoir central.

Lire aussi : L'insécurité préoccupe le G5 Sahel

D’ailleurs que ce soit au Mali, au Niger ou encore au Burkina Faso, les djihadistes sont depuis des années déjà implantés dans certaines localités. C’est ce que rappelle le chercheur malien Brema Ely Dicko. Selon lui "avec le retrait ou pas de Barkhane, de la Minusma, du G5 Sahel, le territoire malien est occupé à 75% par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans et par l’Etat islamique au grand Sahara, plutôt localisé dans la région des trois frontières, Mali, Burkina Faso, Niger".

Patrouille de soldats à Gao au Mali.Image : Baba Ahmed/AP/dpa/picture alliance

Lire aussi : Mise au point du gouvernement malien sur le dialogue avec les jihadistes

Un projet précis

Selon Boubacar Salif Traoré, directeur du cabinet Afriglob conseil, spécialisé sur les questions de sécurité et de développement dans le Sahel, les groupes armés ne se sont jamais écartés de leur projet d’expansion.
 "Depuis 2012, lors de la prise des régions du nord du Mali, les groupes armés avaient déclaré vouloir étendre leur influence non seulement au Mali mais aussi sur l’ensemble du continent africain avec une stratégie particulière. Cette stratégie concerne d’abord les pays, ensuite la sous-région et plus globalement la région tout entière" explique le chercheur qui poursuit "depuis 2012, ces groupes armés, notamment le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, qui est composé de personnalités issues de la région, n’ont cessé de mettre en œuvre leur stratégie de conquête, notamment à travers des liens avec les populations locales mais aussi des combats acharnés". 

Cliquez pour écouter l'audio

This browser does not support the audio element.

Lire aussi : L’élimination des chefs djihadistes a-t-elle des impacts ?

Selon Boubacar Salif Traoré, les groupes armés misent notamment sur une stratégie de communication bien rodée. Une propagande qui se base sur leurs actions dans le but de gagner la confiance de certaines populations locales qui se sentent délaissées par les autorités.