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Joachim Gauck favori de la presse allemande

7 juin 2010

Alors que la coalition d'Angela Merkel a proposé le conservateur Christian Wulff pour succéder à Horst Köhler, c'est Joachim Gauck, le candidat de l'opposition, qui a les faveurs de la presse, même la plus conservatrice.

La Une de « Bild am Sonntag »Image : Bild am Sonntag

Vendredi, Die Welt expliquait à ses lecteurs pourquoi l'Allemagne avait tout à gagner à le choisir comme président. Ce week-end, le journal populaire BILD a pris la relève avec une formule désormais classique : « Yes we Gauck ! ». L'hebdomadaire Spiegel n'y va pas non plus par quatre chemins : sur sa couverture de la semaine, une photo flatteuse du candidat et un titre en lettre capitales : « Joachim Gauck : LE MEILLEUR PRESIDENT ».

La Une du Spiegel de la semaineImage : Der Spiegel

La tageszeitung fait honneur à sa tradition de provocatrice en publiant une page entière du discours prononcé par Angela Merkel à l'occasion du 70ème anniversaire de Joachim Gauck en janvier dernier. La chancelière le décrit comme un grand démocrate qui a « de façon unique et exceptionnelle, rendu de grands services à l'Allemagne ». Sur la caricature de la taz, une femme demande à son mari ce qui se passerait si les deux candidats obtenaient le même nombre de voix lors de l'élection du 30 juin par l'Assemblée fédérale. La réponse du mari est bien dans l'air du temps : « ça se règlera aux penalties ».

Die Welt

titre sur une «Angela Merkel cernée par les problèmes ». D'un côté, celui de la candidature de Joachim Gauck : le journal estime que même si les conservateurs et libéraux disposent de 21 voix d'avance à l'Assemblée fédérale, une seule voix de leur part en faveur du candidat de l'opposition serait un affront pour Angela Merkel. Un député conservateur affirme même qu'une défaite de Christian Wulff entraînerait l'éclatement de la coalition gouvernementale. De l'autre côté, les économies drastiques que l'Allemagne va devoir faire pour consolider ses finances. Là encore, Die Welt y voit un problème de taille pour la chancelière qui pourrait faire les frais de la colère populaire.

Les ministres ont planché jusque tard dans la nuit sur les mesures de rigueurImage : AP

La Süddeutsche Zeitung estime que le gouvernement est en mauvaise posture. En pleine crise à cause de la démission de « son » président, la coalition a choisi le pire moment pour ses discussions budgétaires. L'opposition va s'en donner à cœur joie pour critiquer les décisions. Et pourtant, poursuit le quotidien, l'Allemagne est à la croisée des chemins. Finie la croissance et l'Etat social. Aujourd'hui il s'agit de donner une nouvelle dynamique à une nation vieillissante. Si le gouvernement échoue dans cette mission, il n'aura plus de raison d'être.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sandrine Blanchard