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Le droit à l'éducation au Niger

Ali Abdou
20 novembre 2018

Au Niger, l'accès des enfants au système scolaire représente un réel défi. Ainsi, le taux brut de scolarisation pour l'année 2017-2018 est de 77,7% pour les garçons contre 72,1% pour les filles.

Schule in Niamey
Image : DW/A. Mamane Amadou

"Ne pas m'avoir inscrite à l'école, c'était comme me refuser mes droits"

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Le Niger est le pays dont la croissance démographique est la plus forte au monde. Avec en moyenne 7,6 enfants par femme et 18,8 millions d'habitants en 2017, le Niger pourrait voir sa population quasiment tripler d'ici à 2050, passant ainsi à près de 55 millions d'habitants.

A l'occasion de la journée internationale des enfants, nous allons nous intéresser à l'un des principaux droits des enfants, à savoir le droit à l'éducation. Et au Niger, l'accès des enfants - et notamment des jeunes filles - au système scolaire représente un réel défi. Ainsi, le taux brut de scolarisation pour l'année 2017-2018 est de 77,7% pour les garçons contre 72,1% pour les filles. Pourquoi y a-t-il moins de filles que de garçons qui vont à l'école et que pensent les enfants nigériens de leur droit à l'éducation ?

Les filles abandonnent parfois l'école pour s'occuper des enfantsImage : DW/A. M. Amadou

Plusieurs facteurs expliquent le faible taux de scolarisation des filles. Il s'agit notamment de l'abandon scolaire dû à la vulnérabilité des ménages, la surcharge au niveau des travaux domestiques, l'éloignement des établissements scolaires ou encore l'insuffisance des familles d'accueil.

Beaucoup de jeunes filles regrettent de ne pas avoir été à l'école

Mais à Maradi, le phénomène des filles-vendeuses expliquent aussi cette faible fréquentation des filles. Celles que nous avons croisées dans la rue regrettent toutes de n'avoir pas été à l'école:  "chaque fois, quand je vois mes amies partir à l'école, j'ai envie de les suivre", explique l'une d'entre elles. "Je sais que l'école est très bénéfique quand on étudie assidument. Je voudrais que quelqu'un m'aide à aller à l'école, afin que j'atteigne mon objectif dans la vie."

"Ça m'énerve que je ne sois pas allée à l'école", déplore cette autre. "C'est mon père qui n'avait pas voulu, lorsque je vivais chez lui. Mais maintenant, j'ai envie d'y aller. Mon ambition si j'étais inscrite à l'école, ce serait d'apprendre un métier. Ne pas m'avoir inscrite à l'école, c'était comme me refuser mes droits."

Cette dernière témoigne: "mon objectif est d'aider mes parents, si j'avais été à l'école et si j'avais réussi. J'ai l'impression d'être diminuée pour n'avoir pas été à l'école."

Le niveau d'instruction de la famille est décisif

Une institutrice de l'école Lazaret à NiameyImage : DW/A. Mamane Amadou

Pour Abdoul Malik Malam Abdou, chef de division de la protection de l'enfant à la Direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l'enfant, le problème de la scolarisation des filles est d'abord lié au niveau d'instruction des parents.

"Dire que tel droit n'est pas respecté, c'est un abus pour moi", explique-t-il. "Mais les droits sont tous respectés, selon le degré d'instruction des parents. Dans une famille où les parents ont eu la chance de faire des études, vous trouverez que ces enfants-là, leur droit à l'éducation est garanti. Mais dans une famille où c'est un milieu très défavorisé, où même la prise en charge alimentaire pose problème, vous trouverez que les droits des enfants ne sont pas tellement garantis. Donc tout dépend du niveau d'instruction de la population, tout dépend du niveau d'instruction de la famille, du mode de vie de la famille, du revenu, tout dépend du niveau d'information et de la culture familiale."