Le PPRD dénonce une cabale contre Joseph Kabila
22 avril 2025
En République démocratique du Congo, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, le PPRD, exige du gouvernement qu'il retire ses décisions contre lui et contre son président national, à savoir l'ancien chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila.
La réaction du PPRD fait suite à la décision du ministre de l'Intérieur de suspendre les activités du parti et à celle du ministre de la Justice d'ordonner la saisie des biens de Joseph Kabila, sa poursuite en justice et l'interdiction des cadres du PPRD de quitter le pays.
Le gouvernement accuse Joseph Kabila d'être de mèche avec les rebelles qui occupent une partie de l'est de la RDC. Son parti, lui, dénonce des décisions aux conséquences incalculables.
Joseph Kabila aurait séjourné à Goma
Le gouvernement congolais soupçonne ainsi Joseph Kabila, d'avoir séjourné à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, une des zones sous contrôle des rebelles de l'AFC-M23.
Mais le PPRD exige des preuves. Et Lucain Kasongo, secrétaire permanent adjoint du PPRD, s'étonne que des décisions aussi graves que celles-là soient prises sur base de rumeurs, sans aucun fondement juridique et sans avoir respecté la procédure.
Pour lui, "il ne suffit pas d'alléguer des faits. Il faut les prouver. La procédure pénale est caractérisée par le principe selon lequel c'est celui qui allègue les faits qui doit prouver les faits allégués. En ce qui concerne la décision de saisie des biens du président Kabila, il y a une procédure. On ne se réveille pas le matin comme ça pace qu'on est gouvernement, on commence à saisir les biens de quelqu'un."
Une absence de preuves pour justifier les sanctions contre Joseph Kabila
Parmi les biens de l'ex-président visés figurent les fermes de Kingakati, dans l'Est de Kinshasa, et de Kashamata, à Lubumbashi, le chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
Carlos Mupili, enseignant de droit dans différentes universités, pense que "les deux décisions des deux ministres qui sont des juristes et avocats sont assises sur la présence de Joseph Kabila à Goma et cela sans preuves issues de services d'intelligence, mais de réseaux sociaux. Et même si Joseph Kabila était à Goma, le droit pénal prend l'incrimination, c'est-à-dire, le comportement interdit et la sanction pénale. On se demande si arriver à Goma c'est un comportement interdit et depuis quand."
Le doute persiste sur la présence ou le passage de Joseph Kabila dans la ville de Goma. Jusqu'à présent, ni le gouvernement congolais, ni les partisans de l'ancien président ne sont capables de préciser sa localisation actuelle.