Kadhafi est-il une cible ?
21 mars 2011Interrogé par la BBC, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, n'a pas exclu que le dirigeant libyen puisse être la cible des frappes engagées. Il a précisé que cela dépendrait « des circonstances et du moment. » Cette nuit, un bâtiment administratif a été détruit dans le complexe résidentiel de Mouammar Khadafi, juste à côté de la tente où celui-ci avait l'habitude de recevoir ses invités de marque. Un tir en forme d'avertissement donc même si le Pentagone a nié que Kadhafi soit visé.
Mais c'est exactement ce genre de bombardement qui crée des tensions au sein de la coalition, notamment au sein de la Ligue arabe. Mais pas seulement. L'OTAN a des difficultés à préciser son rôle pour donner une cohérence à une action militaire conduite certes sous mandat de l'ONU mais qui apparait aussi comme une initiative d'états comme la France et la Grande-Bretagne. La France à qui la Turquie a reproché de se mettre « trop en avant. » Par ailleurs, Paris refuse que le commandement de l'action soit confié à l'OTAN au motif que l'Alliance est décrédibilisée dans le monde arabe depuis son engagement en Afghanistan.
Couper le ravitaillement
Pendant ce temps, les opérations se poursuivent. Les attaques aériennes ont stoppé l'offensive de l'armée libyenne sur Benghazi. Celle-ci avait encerclé la ville et même commencé à donner l'assaut. Celui-ci a donc été stoppé et l'armée libyenne s'est repliée sur Ajdabiya. Par ailleurs, les avions français, britanniques et américains s'efforcent désormais de couper les lignes de ravitaillement de cette armée qui, entre Tripoli et Ajdabiyah, s'étire quasiment sur 1 000 kilomètres. Le but est de perturber le soutien logistique à cette armée assez éparpillée.
Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Elisabeth Cadot