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Kazakhstan : le président appelle à tirer sur les "bandits"

Reliou Koubakin | Avec agences
7 janvier 2022

Le président a exclu toute négociation avec les manifestants. Si l'Europe appelle au calme, le président Kassym-Jomart Tokaïev a reçu le soutien de Pékin.

Des manifestations à Almaty au Kazakhstan
Des manifestations à Almaty au KazakhstanImage : Interior Ministry of Kazakhstan/REUTERS

La présidente de la Commission européenne et le président français ont appelé vendredi à la fin des violences et à la retenue. Alors que Le chef de l'Etat kazakh a exclu toute négociation avec les émeutiers.

(Re)lire aussi → La Russie promet des chars pour mater les émeutes au Kazakhstan

Dans une allocution télévisée, Kassym-Jomart Tokaïev a autorisé les forces de l'ordre à "tirer pour tuer" pour mettre fin aux émeutes qui secouent le pays. Il a qualifié d'absurde les appels notamment à l'étranger de négocier avec ceux que le dirigeant kazakh appelle des "bandits armés et entraînés".

"Il faut les détruire et cela sera fait d'ici peu", exhorte Kassym-Jomart Tokaïev. Un ton martial salué ce vendredi par le voisin chinois. Le président Xi Jinping a estimé que son homologue kazakh s'était montré "hautement responsable de son pays et son peuple". 

"Vous avez pris de manière décisive des mesures fortes à des moments critiques et avez rapidement calmé la situation, montrant ainsi votre responsabilité et votre sens du devoir en tant qu'homme politique", a dit Xi Jinping à Kassym-Jomart Tokaïev.

Solution pacifique

De leur côté, Berlin, Washington et les Nations unies appellent à une solution pacifique.

Le président kazakh Kassym-Jomart TokaïevImage : President of Kazakhstan/REUTERS

Tôt ce vendredi, le président kazakh a dit que l'ordre constitutionnel avait été largement rétabli dans toutes les régions du pays. Selon l'agence Reuters, les forces de sécurité semblaient avoir reconquis les rues de la principale ville du pays, Almaty.

Le ministère de l'Intérieur ajoute que ces régions ont été placées sous protection renforcée. Le ministère évalue à 26 criminels armés, ce sont ses termes, le nombre de personnes tuées.

Les forces de l'ordre ont rapporté avoir 18 tués et 748 blessés dans leurs rangs. Plus de 3.000 personnes ont été arrêtées dans tout le pays. Selon des journalistes sur place, les violences s’étaient poursuivies hier.

Les émeutiers ont notamment saccagé les locaux de plusieurs chaînes de télévision, incendié la mairie d'Almaty et la résidence présidentielle.

Les violences ont débuté dimanche alors que des manifestants furieux de la hausse du prix du gaz sont descendus dans les rues dans l’ouest de ce pays d’Asie centrale.

« Le Vieillard dehors »

Elles ont ensuite gagné d’autres villes dont Almaty où les manifestants scandaient par ailleurs "Le vieillard dehors", en référence à l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev, mentor de l'actuel chef de l'Etat et qui serait encore très influent.

Les manifestants ont fait tomber les statues de l'ancien président qui a dirigé le pays de 1989 à 2019. Les détracteurs de l'ancien président l'accusent d'avoir permis une corruption généralisée au Kazakhstan, tout en assurant son enrichissement personnel et celui de sa famille qui possède des résidences luxueuses à l'étranger.

Des soldats russes en route pour le KazakhstanImage : Russian Defence Ministry/dpa/picture alliance

Un culte de sa personnalité a aussi été instauré : la capitale Astana a ainsi été renommée Nur-Sultan, son prénom, juste après son départ de la présidence.

Pas de précision claire en revanche du lieu où se trouverait en ce moment Noursoultan Nazarbaïev.

Le porte-parole du Kremlin déclare aujourd’hui que Vladimir Poutine a échangé à plusieurs reprises avec son homologue kazakh. L'Organisation du traité de sécurité collective évoque le chiffre de 2.500 soldats étrangers pour soutenir les forces de sécurité kazakhes.