1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Au Kenya, quatre candidats pour le fauteuil de président

28 juillet 2022

Le 9 août prochain, les Kenyans sont appelés aux urnes pour choisir un nouveau président. Quatre candidats sont en lice pour cette élection.

Une femme dans un bureau de vote au Kenya.
Les électeurs ont le choix entre quatre candidats au Kenya.Image : AP

Commençons par William Ruto. A 55 ans, il est le vice-président du Kenya en dépit de sa réputation sulfureuse, des accusations de corruption et un procès en 2013 devant la CPI pour crimes contre l'humanité.  

Comme le président Uhuru Kenyatta, William Ruto était accusé d'être responsable des violences post-électorales commises lors du scrutin de 2007. Les charges retenues contre lui ont été abandonnées en avril 2016 par la Cour pénale internationale (CPI).

William Ruto, le "Chief Hustler"

Pour cette présidentielle, William Ruto, qui a choisi le député Rigathi Gachagua, 57 ans, comme colistier. Il se présente sous l’étiquette de l’Alliance démocratique unie (United Democratic Alliance) et est soutenu par un certain nombre de partis de l’alliance Kenya Kwanza.  

Le vice-président William Ruto en lice pour la présidentielle.Image : Boniface Muthoni/SOPA Images/ZUMAPRESS.com/picture alliance

Il axe son programme sur différents secteurs qui touchent à l’agriculture, la santé, l’environnement ou encore l’économie. William Ruto compte adopter un modèle économique fondé sur une approche "ascendante" en partant de la base vers le sommet qui bénéficierait aux plus défavorisés, notamment les jeunes chômeurs.   

Le vice-président-candidat, qui vient d’un milieu modeste et a dû gravir les échelons, est lui-même surnommé "Chief Hustler" (arnaqueur en chef). 

Il veut par ailleurs permettre au Kenya d’être mieux connecté en construisant un réseau de connectivité à fibre optique de 100.000 kilomètres. William Ruto entend également accorder plus de place aux femmes qui devraient occuper 50% des postes ministériels.

Mais, c’est surtout sur des thèmes comme la lutte contre la corruption que William Ruto est attendu, notamment par celui qui est présenté comme son principal adversaire dans cette course à la présidentielle : l’opposant Raila Odinga.

"Baba " Raila Odinga, le chef de l'opposition

A 77 ans, Raila Odinga a le soutien du président Uhuru Kenyatta qui ne se représente pas, puisqu’il a effectué ses deux mandats de cinq ans. Un conflit oppose en effet Uhuru Kenyatta à son vice-président William Ruto depuis quelques années, ce qui explique le soutien de Uhuru Kenyatta à l’opposant Raila Odinga. 

L'opposant Raila Odinga est soutenu par le président sortant Uhuru Kenyatta.Image : James Wakibia/Zuma/picture alliance

Ce dernier se présente sous la bannière de la coalition "Azimio La Umoja", qui rassemble un grand nombre de partis politiques, dont le sien, le Mouvement démocratique orange (Orange Democratic Movement), mais aussi le Jubilee Party du président sortant Uhuru Kenyatta, et le Wiper Democratic Party de Kalonzo Musyoka, l’ancien vice-président de Mwai Kibaki (2002-2013).

Chef de l'opposition et ancien Premier ministre, l’un des défis de celui que ses supporters appellent affectueusement "Baba" (papa) sera de convaincre les partisans du président sortant, Uhuru Kenyatta, qui sont principalement originaires de la région centrale du Kenya et issus des communautés Kikuyu, Embu et Meru, de voter pour lui.  

Fait assez rare pour un candidat à la présidence, il a choisi une femme comme coéquipière : Martha Karua, 64 ans, juriste et sans langue de bois. Un grand atout selon certains. 

Dans son programme, Raila Odinga promet de garantir des soins de santé abordables pour tous grâce à un programme qu’il appelle le "Baba Care", de verser une allocation mensuelle de 6.000 shillings kényans, soit 48 euros, aux plus défavorisés. Il entend aussi négocier un allègement de la dette publique du Kenya.  

David Waihiga Mwaure, celui qui dit "non" à la corruption

Sur la liste des candidats à la présidentielle il y a également David Waihiga Mwaure, dont le cheval de bataille est la lutte contre la corruption. Chef du parti Agano qui signifie Pacte, David Waihiga Mwaure est avocat et pasteur. Il s'agit de sa deuxième candidature à la présidence. Pour cette élection il a également une femme à ses côtés comme colistière : Ruth Mucheru Mutua. 

David Mwaure s'est engagé à lutter contre la corruption.Image : John Ochieng/SOPA Images/ZUMAPRESS.com/picture alliance

S’il est élu, il l’assure, son gouvernement cherchera à récupérer toutes les richesses volées cachées à l'étranger ou par ceux qui se trouvent toujours au Kenya. Il promet de s'attaquer à la grave crise économique à laquelle le pays est confronté et à être la voix des sans-voix.

"Dix ans plus tard, nous voulons qu'on se souvienne de nous comme de la présidence qui a tué le dragon de la corruption, du gaspillage et de la mauvaise gestion", a-t-il déclaré lors de la présentation de son manifeste le 4 juillet dernier. 

Selon ses soutiens, le porte-drapeau du parti Agano est une force avec laquelle il faut compter de différentes manières, en tant qu'avocat, ecclésiastique et politicien. 

George Wajackoyah, un candidat pas comme les autres

Le quatrième et dernier candidat retenu pour la présidentielle au Kenya est sans doute le plus excentrique de tous. Il s’agit de George Wajackoyah, 63 ans, juriste de formation.  

George Wajackoyah souhaite faire du Kenya un exportateur majeur de marijuanaImage : John Ochieng/SOPA Images/ZUMAPRESS.com/picture alliance

Enfant des rues au Kenya, il a été entre autres fossoyeur au Royaume-Uni, avant de se lancer en politique et de se porter candidat à la présidence sous la bannière du parti Root. Il se démarque des autres candidats d’abord par son style vestimentaire pendant la campagne électorale : survêtement, t-shirt et un foulard plutôt qu'un costume élégant, une manière de montrer qu'il ne fait pas partie de l'establishment kenyan qu'il accuse de corruption. Il n’hésite ainsi pas à danser sur des chansons de reggae.  

Et puis il y a son programme qui prévoit notamment une réglementation de la culture et la production de marijuana à usage industriel et médical pour lutter contre le chômage et la dette nationale du Kenya. 

Le candidat George Wajackoyah souhaite faire du Kenya un exportateur majeur de marijuana, de venin de serpent et... de testicules d'hyènes. Un programme critiqué et remis en question par ses détracteurs. 

Mais George Wajackoyah fait tout de même parler de lui sur les réseaux sociaux et suscite l’intérêt de nombreux jeunes. 

Passer la section A la une

A la une

Passer la section Plus d'article de DW