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Kinshasa veut renforcer le contrôle des chiens dangereux

5 décembre 2024

En République démocratique du Congo, l'élevage des chiens d’attaque est réglementé, mais les textes datant de l'époque coloniale sont peu respectés.

Tierheim American Staffordshire Terrier Mischling
Image : Marcus Brandt/dpa/picture alliance

Récemment, un chien de race Pitbull a attaqué et tué une adolescente de 12 ans dans un quartier de la commune de la N'Sele, dans l'est de Kinshasa. L'incident est intervenu alors qu'en avril, le président Félix Tshisekedi avait demandé la mise en place de mesures de contrôle pour éviter de tels drames.

Réagissant à la tragédie de la mort d'une adolescente, Patricien Gongo, le ministre provincial de la Santé, a annoncé que désormais, la possession d'un chien d'attaque sera soumise à l'obtention d'un certificat d'enregistrement.

Mbo Nzolameso, bourgmestre de la commune de la N'Sele, rappelle qu'"il y a déjà un édit du gouverneur qui avait interdit d'élever cette race de pitbull dans notre ville de Kinshasa. Je n'ai fait que renforcer cet édit pour demander à tout le monde qui est en train d'héberger ce genre de chien de se faire enregistrer à la commune. Nous allons procéder au contrôle de chaque parcelle".

Les infractions rarement sanctionnées

Il y a huit mois, le président Félix Tshisekedi, au cours d'un Conseil des ministres, avait souligné la nécessité d'une réglementation stricte concernant l'élevage, l'importation et la possession de chiens d'attaque et de défense.

Pourtant, la loi congolaise, qui a hérité de règlements de l'époque coloniale, prévoit des sanctions contre les propriétaires qui ne parviennent pas à maîtriser leur chien, en cas d'attaque ou de comportement agressif. Mais ces infractions, à l'exception des cas les plus graves, sont rarement sanctionnées.

Ecoutez le reportage à Kinshasa...

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Timothée Mbuya, le directeur exécutif de Justicia ASBL, une organisation de défense des droits humains, note que "les dispositions existent, mais il y a des difficultés. Malheureusement, chez nous, les lois, dont certaines sont obsolètes, manquent de structures efficaces pour les faire appliquer. Cela débouche sur à la situation que nous avons connue à N'Sele".

Des propriétaires inaptes à detenir des chiens d'attaque

Les chiens d'attaque, comme les pitbulls, les boerbulls et les bullmastiffs, sont souvent achetés pour des raisons de sécurité. Mais de nombreux propriétaires ne savent pas comment contrôler ces chiens, comme l'explique le docteur Pierre Verhaeghe, de la clinique vétérinaire kinoise.

selon lui, "tout chien ne convient pas à n'importe qui. Il faut que le chien soit adapté aux conditions de détention, au niveau de compétence du propriétaire pour conduire le chien et le gérer. Il y a des mesures de protection qui relèvent de la responsabilité civile. On ne laisse pas un chien de grande taille circuler sans porter une muselière".

Ce n'est pas la première fois que des chiens tuent en RDC. Le drame de cette adolescente survient deux ans après qu'un autre pitbull avait dévoré un bébé de 17 mois, toujours à Kinshasa. De nombreux cas de morsures par des chiens errants sont régulièrement enregistrés dans les différentes provinces du pays.