Ndako ya biso, un espoir pour les enfants sans toit en RDC
8 juillet 2025
"C'est la mendicité qui nous fait vivre . On dort dans une parcelle pas loin d'ici, on paie pour dormir avec ce qu'on a récolté dans la journée", raconte Moïse Mondonga, 11 ans. Comme des centaines d'autres enfants, il vit dans la rue, dans le quartier de Gombe, à Kinshasa, la capitale congolaise.
Une méthodologie d'écoute
C'est pour eux qu'ont été créées, en 2004, trois structures d'accueil réunies en une seule "Ndako ya biso".
Jean-Pierre Godding, un religieux belge installé en RDC depuis 2003, dirige ces structures qui accueillent des enfants et des jeunes de âgés de 16 à 25 ans pour les aider à se réinsérer :
"Nous avons mis en place une méthodologie d'abord d'écoute de ces enfants sur les sites de concentration où ils se trouvent. Nous essayons de parler avec eux, avec les mamans, les pasteurs, les policiers pour rappeler la dignité et la souffrance de ces enfants et dire aux enfants qu'ils peuvent venir dans nos centres"
L'objectif, explique Jean-Pierre Godding, n'est pas de garder ces enfants mais de leur faire renouer des liens avec leurs familles.
"C'est ça tout le combat. Ne pas garder ces enfants dans notre centre comme le ferait un orphelinat mais de reconstruire la confiance avec l'enfant et qu'ensuite que l'enfant nous donne une adresse, et que nous essayons de voir qu'est-ce qui se passe dans la famille, pourquoi l'enfant est dans la rue. Le plus souvent nous voyons que la misère, les conflits familiaux ou des accusations de sorcellerie les ont souvent chassés de chez eux."
Assurer un avenir
Le centre finance ensuite la scolarisation ou une formation. Parfois, un microcrédit ou une garantie locative aide la famille à stabiliser l'enfant. Mais les obstacles sont nombreux : rejets familiaux, stigmatisation, absence de soutien de l'État :
"Nous arrivons à réunifier autour de 200 enfants par an" ,indique Jean-Pierre Godding. "Jusqu'à présent les responsables de l'Etat nous félicitent pour notre travail, mais ne contribuent en rien."
Nous avons contacté certaines autorités administratives à Kinshasa, elles n'ont pas souhaité s'exprimer.
Toutefois, le gouvernement congolais a initié depuis 2021, à travers le Service national, des programmes de rééducation et de formation pour les jeunes ayant été impliqués dans des actes de délinquance urbaine. Ces jeunes, souvent appelés « Kuluna », sont encadrés à Kaniama Kasese, un centre de formation où ils apprennent la discipline et des compétences professionnelles avant d'être réinsérés dans la société.