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L'élargissement controversé du Conseil de sécurité

Audrey Parmentier12 juillet 2005

C’est dans un climat de controverse que s’est ouvert hier à New York le débat sur l’élargissement du Conseil de sécurité. L’Assemblée générale des Nations Unies va devoir se prononcer – peut-être vendredi – sur l’initiative du G4 - l’Allemagne, le Brésil, l’Inde et le Japon - qui prévoit d’élargir le Conseil à 25 membres en créant six nouveaux sièges permanents sans droit de veto et quatre non permanents.

Joschka Fischer a défendu la proposition du G4 devant l'Assemblée de l'ONU
Joschka Fischer a défendu la proposition du G4 devant l'Assemblée de l'ONUImage : AP

Elargir le Conseil de sécurité, c'est un sujet qui est évoqué à l’ONU depuis une douzaine d’années. Mais depuis peu, le G4 a décidé d’accélérer les choses afin de prendre une décision avant le sommet mondial qui aura lieu en septembre et qui devrait aboutir à une grande modernisation des Nations Unies. Actuellement le Conseil a quinze membres dont cinq dotés du droit de veto – la Chine, la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie. Et si le G4 n’a pas désigné directement les destinataires des nouveaux sièges, l’idée est que les six nouveaux permanents soient les 4 pays du groupe et deux pays africains, comme l’explique Gernot Erler chargé des affaires étrangères au sein du groupe parlementaire du SPD :

« Il ne s’agit pas d’obtenir un troisième siège européen. Le fait est que ce Conseil de sécurité n’a pas évolué depuis 1965, et qu’en quarante ans, beaucoup de nouveaux pays sont arrivés. La répartition des continents est tout simplement inégale surtout en ce qui concerne l’Asie et l’Afrique. C’est pourquoi nous pensons que les pays africains feraient un grand bond en avant s’ils obtenaient deux sièges au Conseil, et c’est ce pour quoi va voter le G4. »

Seulement voilà, l'Union africaine préconise de son côté d'ajouter 11 nouveaux sièges - six permanents et cinq tournants, soit un de plus que le G4. Elle devrait d’ailleurs proposer son projet demain. L’Allemagne, elle, mise sur son engagement à l’étranger pour sa candidature, comme le dit Gernot Erler :

« En fait ce siège serait avant tout une reconnaissance de la politique que l’Allemagne a menée jusqu’à présent. Et il n’est pas question de prestige, mais de la reconnaissance de l’attitude allemande au moment de la guerre en Irak, et de sa capacité à s’opposer aux Etats-Unis, la plus grande puissance mondiale. Ce siège représenterait aussi la reconnaissance de la grande responsabilité que nous avons en Afghanistan, dans les Balkans et de la contribution allemande à la politique de développement, mais aussi aux Nations-Unies elles-mêmes. »

En janvier, la proposition du G4 avait obtenu 120 voix sur 191. Reste à voir si ces arguments sauront convaincre les pays encore hésitants.