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Polémique autour d'Inga III en RDC

6 novembre 2019

Un rapport de Ressource Matters et le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) affirme qu'il n'y aurait aucune garantie que l'électricité produite bénéficie aux Congolais. La direction du projet dément ces conclusions.

Les barrages Inga 1 et 2, ici photographiés en 2013
Les barrages Inga 1 et 2, ici photographiés en 2013Image : Getty Images/AFP/M. Jourdier

Barrage Inga 3 ou la peur d'un nouvel éléphant blanc en RDC

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Le barrage Inga III, sur le fleuve Congo, dans la province du Kongo central, fait parfois rêver la RDC. Ce projet à 14 milliards de dollars doit générer au moins dix gigawatts et ainsi quadrupler la production d'électricité du pays. Mais deux organisations ayant consulté les documents relatifs au projet, à savoir l'ONG belge Ressources Matters et le Groupe d'étude sur le Congo (GEC), un centre de recherche rattaché à l’université de New York, affirment que la population locale congolaise risque d'être en grande partie privée de cette électricité. Il n'y aurait aucune garantie et cinq gigawatts auraient même déjà été promis à l'Afrique du Sud. 

"Le projet Inga III fait rêver beaucoup de Congolais qui n'ont aujourd'hui pas d'électricité", raconte Elisabeth Caessens, qui travaille pour Ressource Matters. "Mais, à l'heure actuelle, on parle de 9% peut-être de la population qui a accès à l'électricité. Il faudra trouver un juste équilibre pour que ce projet puisse se faire", souligne-t-elle.

Entreprises chinoises et espagnoles

Deux consortiums, le groupement Chine Inga et le groupe ProInga, majoritairement espagnol, ont signé, fin 2018, avec l'ancien gouvernement de Joseph Kabila un accord pour développer le projet. À ce stade, tout reste à financer. Ressources Matters et le GEC appellent l'actuel président Félix Tshisekedi à être prudent dans les négociations à venir pour que le projet Inga III puisse aider à électrifier une bonne partie de la RDC.

6.000 mégawatts pour la population congolaise

Le barrage Inga 1, proche de la ville de MatadiImage : Getty Images/AFP/M. Jourdier

Réagissant au rapport de ces deux organisations, l'Agence pour le développement et la promotion du projet grand Inga (ADPI), une structure rattachée à la présidence de la République, affirme que ce projet est avant tout une affaire de politique nationale. "C'est un projet de 11.050 mégawatts", rappelle Patrick Kabuya, chargé de communication de l'ADPI. "Sur ces 11.000 mégawatts il y en a 6.000 qui seront prévus pour  les besoins internes. 3.000 mégawatts sur les 6.000 seront prévus pour les industries et ménages pour la ville de Kinshasa et la province du Kongo-Central (Sud -Ouest). Les autres 3.000 seront pour les miniers de l'ex-province du Katanga. C'est un projet congolais pour des Congolais et par des Congolais. Je ne vois pas pourquoi on devrait oublier la population congolaise", déclare-t-il encore.

Plusieurs partenaires dont l'Afrique du sud, la Chine, l'Egypte, l'Espagne et la Banque africaine de développement ont manifesté leur intérêt pour le financement de la construction de ce barrage. La Banque mondiale avait suspendu, en juillet 2016, sa contribution de 73 millions de dollars qui consistait essentiellement à financer  l'expertise technique du projet.

Selon les promoteurs du projet, le barrage hydroélectrique d'Inga III aurait pour ambition de fournir du courant "à l'Afrique tout entière".

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