La bataille de Hong Kong n'est pas terminée
1 octobre 2014Les manifestations massives de Hong Kong sont déjà considérées comme le défi le plus important pour le pouvoir chinois depuis le mouvement pro-démocratique de 1989, commente die tageszeitung. Il n'est pas exclu qu'elles soient aussi réprimées dans le sang. Cela dit, Hong Kong en 2014 n'est pas Pékin en 1989. La métropole financière est au cœur de la mondialisation. Recourir à la force contre des manifestants aurait des conséquences qui dépasseraient de loin la Chine.
Le Premier ministre Xi Jinping serait avisé de ne pas tenter d'imposer par tous les moyens sa domination, conseille la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il ferait bien de réagir avec flexibilité aux revendications des manifestants qui refusent de voir le statut spécial de Hong Kong s'amoindrir petit à petit. Les habitants de Hong Kong ne vivent pas dans un paradis démocratique mais ils jugent important de défendre l'autonomie dont ils disposent. Il est temps pour le pouvoir chinois de montrer son intelligence, prévient le journal.
Quelle que soit l'issue de la confrontation, écrit la Süddeutsche Zeitung, une chose est déjà sûre : Hong Kong ne sera plus la même. L'attitude des dirigeants réfractaires à tout compromis a soudé les citoyens et monté contre Pékin toute une génération de jeunes. Ce sont donc les puissants qui ont provoqué le mouvement qui les inquiète aujourd'hui, affirme le journal. Mais, contrairement à ce qu'affirme la propagande de Pékin, les manifestants de Hong Kong ne sont pas des radicaux. Nombre d'entre eux se contenteraient de petits progrès, souligne la SZ.
À propos de propagande, Die Welt évoque l'ignorance quasi-totale des Chinois de Chine quant aux événements actuels à Hong Kong. Un sondage réalisé mardi auprès de passants à Pékin, parmi lesquels des usagers réguliers des journaux et d'internet, a révélé que la plupart n'avaient pas entendu parler des manifestations. S'ils le veulent, prévient le journal, les dirigeants chinois peuvent sans problème faire du pays tout entier une "vallée des innocents". Un surnom qui fait référence à certaines régions de l'ex-RDA qui n'avaient pas accès à la télévision d'Allemagne de l'Ouest et donc livrés à la seule propagande du régime communiste. Néanmoins, à l'heure des réseaux sociaux, l'exemple de Hong Kong pourrait tout aussi bien provoquer un embrasement rapide dans le reste de la Chine.