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La Birmanie sur la sellette du Conseil des droits de l'homme

Audrey Parmentier2 octobre 2007

Alors que l’émissaire de l’ONU Ibrahim Gambari a quitté la Birmanie après s’être entretenu avec le chef de la junte au pouvoir, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies réuni à Genève en session extraordinaire, a demandé aux autorités birmanes d'exercer la plus grande retenue et de libérer toutes les personnes arrêtées au cours de la répression de ces derniers jours.

L'émissaire de l'ONU Ibrahim Gambari avec l'opposante Aung San Suu Kyi
L'émissaire de l'ONU Ibrahim Gambari avec l'opposante Aung San Suu KyiImage : AP

Le couvre-feu imposé la semaine dernière a été réduit de deux heures, et selon des témoins, la présence militaire dans les rues de l’ancienne capitale Rangoun se fait plus rare. Mais des groupes à la solde de la junte continuent à fouiller des appartements à la recherche d'opposants.

Il est donc à craindre que les démarches diplomatiques d’Ibrahim Gambari n’aient pas servi à grand-chose. Au cours de son séjour, l’émissaire de l’ONU a rencontré à deux reprises l’opposante Aung San Suu Kyi et le chef de la junte, le général Than Shwe, connu pour ignorer superbement l’opinion internationale.

Pourtant, les condamnations des agissements des militaires continuent à se multiplier. L’Inde, plutôt discrète jusqu’à présent, a demandé à la junte d’ouvrir une enquête sur la répression des manifestations. Quant au Conseil des droits de l’homme, réuni en session extraordinaire à Genève, il a rappelé que les généraux birmans ne pouvaient pas agir en toute impunité. Le Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Louise Arbour :

« Il est de la plus haute importance de faire la lumière et de surveiller la situation au Myanmar, pour empêcher une résurgence de la violence et de nouveaux abus. Nous devons déployer tous les efforts possibles pour atteindre tous ceux qui ont besoin d’une protection internationale, y compris ceux dont le sort est incertain. Avec les initiatives politiques qui sont en cours, le Conseil des droits de l’homme devrait profiter de l’occasion pour faire pression sur le gouvernement du Myanmar pour qu’il remplisse ses obligations internationales et qu’il rende compte des violations passées et présentes en matière de droits de l’homme. »

Le Conseil a adopté un projet de résolution présenté par l’Union européenne, qui demande aux autorités birmanes d'exercer la plus grande retenue et de libérer toutes les personnes arrêtées, y compris Aung San Suu Kyi. Autre demande formulée par les pays membres : assurer l’accès à l’information pour le peuple. La semaine dernière, la principale liaison à Internet a arrêté de fonctionner, une coupure due officiellement à un câble sous-marin endommagé mais qui aurait en fait été ordonnée par la junte militaire.

Signalons enfin que le Conseil ne condamne pas la répression, comme le prévoyait le projet initial de l’Union, une manière sans doute de gagner les voix de la Russie et de la Chine qui avaient fait preuve de réticences.