La Bundesbank rapatrie son or
17 janvier 2013D'ici 2020, la Bundesbank devra posséder dans ses coffres de Francfort la moitié de ses réserves d'or évaluées à 3391 tonnes pour une valeur globale de 137,5 milliards d'euros. Jusqu'à présent, 70% de cet or était stocké dans trois villes: New York, Londres et Paris. Durant la guerre froide, les autorités allemandes redoutant une invasion russe ont préféré mettre leur or à l'abri en France et en Grande-Bretagne. Pour les États-Unis c'est plus particulier car l'Allemagne n'a jamais transféré d'or, elle y a convertit en or depuis 1945 les surplus de ses exportations.
Alors, pourquoi ramener cet or aujourd'hui à Francfort alors que la guerre froide est terminée depuis plus de vingt ans? C'est là où l'affaire est moins claire. Officiellement, la Bundesbank a rappelé que conserver son or à l'étranger a un avantage : celui de le convertir si besoin est en monnaie étrangère. Dans le cas de la France, qui partage l'euro avec l'Allemagne, cet avantage n'existe plus et le transfert se justifie. En revanche, il ne se justifie pas pour les Etats-Unis.
Ramenez notre or!
En fait, même si la Bundesbank s'en défend au motif de son indépendance, il semble que l'institution de Francfort ait cédé à une polémique. Récemment, les médias se sont émus du fait que personne n'était en mesure d'évaluer clairement la valeur et la qualité de l'or stocké à l'étranger. Rolf Baron von Hehenhau, le président de l'association bavaroise des contribuables, a lancé une campagne Internet intitulée "Ramenez notre or à la maison!" Une manière de donner au débat une tournure irrationnelle.
Ce transfert devrait être très sécurisé mais la première surprise est qu'il ait été rendu public. Il y a dix ans, une partie de l'or stocké à Londres avait déjà été rapatrié dans le plus grand secret. Aujourd'hui, on estime que les 300 tonnes d'or de New York seront ramenés à Francfort en 60 voyages différents pour des questions d'assurance. Depuis Paris cela devrait se faire par camion. Mais la Bundesbank a refusé de communiquer ces détails.