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La Cédéao au chevet du Togo

17 avril 2024

Une délégation de l'organisation ouest-africaine est au Togo depuis lundi. Cette mission arrive au moment où le pays connaît des tensions politiques.

Togo Faure Gnassingbé (photo d'illustration)
Le président Faure Gnassingbé est arrivé à la tête de l'Etat en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans (photo d'illustration)Image : Ute Grabowsky/photothek/IMAGO

Dans un communiqué publié ce 16 avril, la Cédéao précise que sa mission, conduite par Maman Sambo Sidikou, ancien Représentant de l'Union africaine au Mali et au Sahel, "entreprendra une évaluation préélectorale conformément aux textes communautaires et ne s'engagera dans aucun processus". Une précision qui découle d'un communiqué précédemment publié et qui a été retiré. Dans ce communiqué antérieur, il est indiqué un lien entre le travail de la mission et le débat autour d'un projet de réforme constitutionnelle au Togo. 

La mission rencontrera les principales parties prenantes au processus électoral, explique la Cédéao dans son nouveau communiqué.

"Un coup d'Etat constitutionnel est pire qu'un coup d'Etat militaire" (Jean Kissi)

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Cette visite intervient dans un contexte politique tendu. En effet, la réforme constitutionnelle censée transformer le régime présidentiel du pays en un régime parlementaire, permettrait, selon l'opposition, au chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbe, de se maintenir au pouvoir.

Apaiser la tension

Pour Paul Amegakpo, président de l'Institut Tamberma pour la gouvernance, cette mission viserait à apaiser la tension politique actuelle.

"La mission de la Cédéao serait une mission de bons offices pour faire en sorte que les controverses qui entourent le changement constitutionnel en cours trouvent une solution concertée. D'autre part, pour que la tension politique puisse s'abaisser, en sachant que la Cédéao n'a pas prévu jusqu'ici une mission d'observation pour superviser les prochaines élections législatives et régionales."

Paul Amegakpo insiste sur le fait que les relations entre la Cédéao et le Togo sont néanmoins tendues, dans la mesure où le Togo a adopté une position divergente par rapport à celle adoptée par la Cédéao lors des putschs militaires dans le Sahel.

Mais Credo Adje Tetteh, journaliste et analyste politique, conteste tout litige entre le Togo et la Cédéao.

"Les relations sont au beau fixe. Il peut arriver que les conclusions au sommet des chefs d'Etat de la Cédéao n'indiquent pas toutes les opinions. Le Togo entretient toujours de très bonnes relations avec la Cédéao et la présence même de cette mission d'information justifie de l'état des relations entre le Togo et la Cédéao" , précise le journaliste à la Deutsche Welle.

Une occasion pour la Cédéao

Pour Jean Kissi, conseiller municipal et candidat aux élections législatives et régionales, cette visite pourrait être l’occasion pour la Cédéao de répondre aux critiques à travers lesquelles elle est accusée de ne réagir que face aux putschs. Mais, il en doute encore.

"Un coup d'Etat constitutionnel est pire qu'un coup d'Etat militaire. Dans les autres pays où il y a eu un coup d'Etat, les délégations de la Cédéao étaient des délégations de haut niveau conduites par un chef d'Etat. Mais ici, on a vu que cette délégation n'est pas mise à ce niveau-là. On se demande quelle est l'intention réelle de la Cédéao. Je crois qu'il y a un travail à faire parce que si la Cédéao veut agir, telle qu'elle le fait dans les autres pays, c'est ici qu'elle doit commencer à démontrer qu'un coup d'Etat, quel qu'il soit, est à condamner," souligne le conseiller municipal.

La mission de la Cédéao est composée de sept membres et s'étend du 15 au 20 avril.

Cet article a été complété ce 17 avril par DW Afrique.

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