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Economie

"La CEEAC est stable" - Gilberto Da Piedade Verissimo

Gérauds Wilfried Obangome
21 octobre 2020

À l'occasion des 37 ans de la commission économique des États de l'Afrique centrale, son président fait le point.

Gilberto Da Piedade Verissimo
Image : Gérauds Wilfried Obangome/DW

Passé de communauté à commission, la CEEAC, la commission économique des États de l'Afrique centrale, vient de fêter ses trente-sept ans d'existence. Une CEEAC en retard en matière d'intégration par rapport à d'autres organisations régionales comme la Cédéao ou la SADC. La région est pourtant riche en pétrole, minerais, bois et autres richesses naturelles. Mais l'absence de routes freine l'accès à ce marché de 150 millions de consommateurs.

Ce mercredi matin, dans la matinale info de la DW, l'Angolais Gilberto Da Piedade Verissimo,  nouveau président de la commission, était l'invité de la DW pour faire le point sur tous ces sujets.

DW : 37 ans après sa création, comment se porte la CEEAC ?

Gilberto Da Piedade Verissimo : Je peux dire que la communauté est stable. On a quelques problèmes en RCA qui emmènent l'instabilité à la communauté. On a la situation au Tchad et Cameroun. C'est une situation qui vient d'autres régions et arrive en Afrique centrale parce que nous sommes vraiment au milieu. Nous avons des frontières avec Sadec, avec la Cédéao, avec l'Afrique de l'est. Nous sommes vraiment au milieu et toutes les situations dont souffrent les autres régions, on les ressent aussi à notre région, mais on peut dire que la région est stable.

"Il n'y a pas de conflit entre CEEAC et la CEMAC" - Gilberto Da Piedade Verissim

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DW : Votre région regroupe des institutions : la CEEAC et la CEMAC. Il semblerait qu'il y ait un conflit d'attribution des missions. Que répondez vous ?

Gilberto Da Piedade Verissimo : Je dis que c'est un faux conflit. Il n'y a vraiment pas un conflit entre CEEAC et CEMAC. Parce qu'au moment de penser qu'il y a un conflit entre CEEAC et la CEMAC, nous allons aussi penser qu'il y a un conflit entre CEEAC et la SADC. Parce qu'il y a des Etats de l'Afrique centrale qui appartient à la Sadec : RDC et Angola. Il y a le Burundi, le Rwanda qui appartiennent à l'Afrique de l'Est. Donc, c'est la même genre de situations. C'est une situation qu'on doit résoudre, mais ce n'est vraiment pas un conflit.

On pourrait dire que la situation plus difficile à résoudre, c'est la situation monnaie. Ça, c'est la situation vraiment la plus difficile à résoudre. Mais on a, dans ces cas là, six situation différentes. Parce qu'il n'y a pas une monnaie CEEAC des autres Etats. Il y a une monnaie FCFA, de quelques Etats de l'Afrique centrale. Il y a les kwanza d'Angola, il y a le dobra de Sao-Tomé, il y a des francs rwandais, le franc congolais et il y a le franc burundais.

Donc il y a six différentes zones monétaires et c'est ça, vraiment, la situation que la CEEAC doit redresser. Mais pas un conflit CEEAC-CEMAC. Il n'y en a pas !

DW : Parlant justement de la monnaie, il y a la question du franc CFA qui est beaucoup discutée aujourd'hui. Quelle est la position de la CEEAC ?

Gilberto Da Piedade Verissimo : La CEEAC ne peut pas avoir une position sur le FCFA. Parce que ce ne sont pas tous les Etats de la CEEAC qui utilisent le franc CFA. Et, ce qui intéresse la CEEAC par rapport au FCFA, c'est la possibilité d'harmoniser avec les autres monnaies et d'établir un taux de change. Peut être, c'est une bonne chose cette l'harmonisation des six monnaies que nous avons dans la région. Et le traité révisé a même décidé d'établir une banque centrale. On doit donc penser à une monnaie unique dans cette banque centrale, mais il y a un schéma à faire. La première partie de ce schéma, c'est l'harmonisation entre les six monnaies différentes que la région utilise.

La CEEAC n'a pas de monnaie communeImage : Imago Images/Panthermedia/Johan

DW : Vous venez d'organiser la première retraite de la communauté. Comprenez vous ceux qui disent que la région d'Afrique centrale est en retard comparativement aux autres régions du continent, à l'exemple de la CEDEAO ?

Gilberto Da Piedade Verissimo : Il y a beaucoup des raisons pour ça. Mais j'ai préfère voir ce retard comme une opportunité. Parce que ça donne l'opportunité à la CEEAC de voir les schémas que les autres ont déjà fait. On a cette opportunité. Je ne veux pas dire que nous sommes à la traine, nous sommes en retard. Ca c'est un constat. Mais on ne doit pas dormir sur le constat. On doit le résoudre.

DW : Depuis le 30 août dernier, vous êtes le président de la Commission. Quels sont vos objectifs à court terme pour les cinq ans de votre mandat ?

Gilberto Da Piedade Verissimo : On a travaillé sur une feuille de route pour mettre œuvre toutes ces institutions. La banque centrale, la Banque de développement, le Parlement communautaire, la Cour de justice et la Cour des comptes. Nous avons une vision. Nous savons où est-ce que nous voulons arriver. Ca c'est la différence.