Angela Merkel obtient le soutien de son parti, CDU
15 décembre 2015C'est en effet avec une large majorité que les délégués ont finalement approuvé à Karlsruhe une motion ne mentionnant aucune limite chiffrée au nombre de migrants arrivant en Allemagne.
Angela Merkel a été ovationnée pendant 9 minutes et la Süddeutsche Zeitung se dit aussi impressionnée par le discours tenu par la chancelière et présidente de la CDU: "Angela Merkel est connue pour ses multiples talents, l'art du discours n'en fait pas partie. D'autant plus étonnante a été son allocution lors du congrès. Elle a réussi à présenter sa politique migratoire avec une telle passion que même une grande partie de ses détracteurs sur le sujet se sont levés pour l'applaudir ! Un triomphe ! ", conclut le journal de Munich.
Si elle a encore une fois rejeté l'idée de fixer un plafond pour fermer la porte aux réfugiés, la chancelière s'est toutefois engagée à travailler pour réduire les arrivées de migrants de manière significative, relèvent tous les journaux. Angela Merkel table pour cela sur des solutions européennes et non sur une fermeture partielle des frontières comme le réclame Horst Seehofer, de la CSU, le parti bavarois frère de la CDU.
"A Karlsruhe on a vu un parti chrétien-démocrate soutenir très clairement le cours de sa dirigeante, constate Die Welt. On peut qualifier la politique migratoire d‘Angela Merkel d'ambitieuse voire d'audacieuse: mais après ce congrès elle a maintenant un mandat clair de son parti", conclut le journal.
"Le crépuscule de Merkel n'est plus à l'ordre du jour, au moins provisoirement", juge de son côté le magazine Der Spiegel, pour qui la chancelière de 61 ans peut "reprendre son souffle" alors qu'elle traverse la plus grave crise de sa décennie au pouvoir, face aux problèmes qu'entraîne l'arrivée massive de migrants dans le pays, déjà un million sur l'année 2015...
D'autres journaux se montrent plus critiques…
Pour les Nürnberger Nachrichten, "le discours de Merkel a seulement repoussé les conflits à plus tard, mais ne les a en aucun cas résolus. Des ovations lors d'un congrès ne remplacent pas une politique. Les délégués enthousiasmés par leur chef le remarqueront rapidement: le compromis formulé à Karlsruhe ne comble que provisoirement le fossé entre la fraction qui veut un „plafond limite“ pour le nombre de réfugiés que peut accueillir l'Allemagne et la fraction fidèle à Merkel qui ne souhaite pas fixer de chiffres. Un débat ouvert aurait été plus honnête et purifiant", conclut le journal de Nuremberg.
Quelque 49% des Allemands ne sont pas satisfaits de la politique migratoire du gouvernement, rappelle pour sa part le quotidien des affaires Handelsblatt qui constate que "sous la surface (...) cela continue de bouillonner parmi les maires et les élus locaux, même parmi ceux de la CDU".