1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La Chine, l’une des clés du conflit en Ukraine ?

5 avril 2023

La présidente de la Commission européenne accompagne le président français à Pékin, allié de Moscou, pour afficher l'unité de l'Europe dans la guerre en Ukraine.

Des poupées russes à l'effigie de Xi Jinping et de Vladimir Poutine
Xi Jinping a invité Vladimir Poutine, recherché par la CPI, à se rendre en Chine Image : Natalia Kolesnikova/AFP/Getty Images

Si Ursula Von der Leyen s’est montrée très sceptique quant à une possible inflexion de Pékin, Emmanuel Macron, en visite d'Etat à Pékin, a déclaré ce mercredi (05.04) que la Chine peut "jouer un rôle majeur" dans la résolution de la guerre en Ukraine, vu la relation étroite que la Chine entretient avec la Russie et qui s’est encore traduite récemment lors de la visite de Xi Jinping à Moscou.

Si Vladimir Poutine a aujourd’hui peu de soutiens, mais il peut compter sur celui d’un géant - la Chine, et de son leader, le président Xi Jinping. Ce dernier a été reçu en grande pompe il y a deux semaines, pour une visite d’Etat de deux jours. 

Vladimir Poutine a épargné à Xi Jinping "l'épreuve de la grande table"Image : Russian Presidential Press Office/AP/picture alliance

Partenariat "sans limite"

Là où les autres dirigeants de ce monde étaient reçu ces dernières années autour de tables immenses, pour être tenu à distance du patron du Kremlin dans des situations frôlant le ridicule, Xi Jinping a eu le droit de s’assoir directement à côte de Vladimir Poutine.  

Le président chinois lui a rendu la pareille, en affirmant ouvertement devant les caméras qu’il le soutiendra à la prochaine élection présidentielle en Russie. Les deux se sont promis un partenariat "sans limite" et ont signé une série d’accords. Leur échanges commerciaux ont même bondi l'an dernier alors même que Moscou se retrouve sous sanctions internationales.

Xi Jinping a aussi invité Vladimir Poutine à se rendre en Chine, quand bien même le chef de l’Etat russe, à cause de la guerre en Ukraine, est sous mandat d’arrêt international dans les 123 pays membres que compte la CPI, mais dont Pékin, évidemment, ne fait pas partie. 

"Du bon côté de l’histoire"

La Chine parle ainsi de crise et non pas de guerre. Xi Jinping n’a jamais directement condamné l’invasion russe et a proposé un plan de paix que l’on sait inacceptable pour l’Ukraine. 

Dans ce numéro d’équilibriste vis-à-vis du reste du monde, Pékin a affirmé fin 2022 vouloir se tenir "du bon côté de l’histoire". Mais il est clair que la balance penche du côté russe. Jamais Xi Jinping n’a eu d’entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Celui-ci a lancé un appel du pied à la Chine en l’appelant à devenir "un partenaire pour la recherche d’un règlement au conflit en Ukraine". Car ce que tout le monde redoute, est que la Chine accepte de livrer des armes à l’armée russe. Pour le moment, ce ne serait pas encore le cas. 

Emmanuel Macron a eu de nombreux entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine depuis le début de la guerreImage : Gonzalo Fuentes/REUTERS/Pool/AP/dpa/picture alliance

Pékin et Moscou face à l’Occident 

Ce qui unit Pékin et Moscou est qu’ils sont tous deux hostiles au mode de vie occidental et ont un ennemi commun, à savoir les Etats-Unis, dont ils dénoncent l’hégémonie. Là aussi, les symboles comptent. Lors de la visite d’Etat, Xi Jinping et Vladimir Poutine ont posé côte à côte sous deux drapeaux chinois et russe taille XXL, comme pour rappeler qu’ils aspirent à un monde multipolaire.  

Reste que, et c'est une importante nuance, la Chine est tournée vers l’avenir et peut concurrencer les Etats-Unis, là où Vladimir Poutine veut restaurer la grandeur de la Russie et rassemble son pays autour de la nostalgie d’un passé qu’il tente de réécrire. 

Passer la section A la une

A la une

Passer la section Plus d'article de DW