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La Commission Zondo qui fait trembler Jacob Zuma

Sandrine Blanchard | Martina Schwikowski
20 août 2019

Cela fait un an exactement que la Commission Zondo a été chargée, en Afrique du Sud, d'enquêter sur les soupçons de corruption pesant notamment sur l'ancien président, Jacob Zuma. Bilan à mi-parcours.

Südafrikas Ex-Präsident Zuma von Korruptionsermittlern befragt
Image : picture-alliance/dpa/W. De Wet

Alors que la Commission Zondo est censée rendre son rapport final en 2020, son travail est critiqué pour sa lenteur qui alimente le ressentiment au sein de la population.

Dans un an, les Sud-Africains seront fixés sur les recommandations de la Commission Zondo.

Les sulfureux frères GuptaImage : imago

Difficultés à venir

Beaucoup s'attendent à ce qu'elle préconise de nouvelles poursuites judiciaires contre l'ex-président et d'autres personnalités soupçonnées de corruption. Mais ces nouvelles enquêtes pourraient à leur tour durer une année supplémentaire avant d'aboutir à des procès.

Par ailleurs, dans certains cas, il sera difficile de condamner les prévenus, comme les frères Gupta, qui ont fui à Dubaï où ils sont en train de bâtir un nouvel empire.

Le mérite de la transparence

Le juriste Ralph Mathekga salue le travail de recherche et d'information des citoyens de la Commission Zondo. Pour lui, "son principal avantage, c'est la publication d'informations destinées au grand public. Les gens savent ainsi comment les politiciens qu'ils ont élus prennent certaines décisions, s'ils sont impliqués dans certaines affaires et quels types d'actions ils entreprennent."

David Lewis, de l'organisation Corruption Watch, craint toutefois que ces révélations sur la corruption de nombreux cadres de l'ANC ne soient à double tranchant. "Cela alimente la colère des gens qui constatent que la justice traîne et que les coupables courent toujours", estime-t-il, ajoutant que "le pays est très divisé."

Image : Getty Images/AFP/G. Guercia

Bonne volonté

Point positif, souligné par David Lewis: tous les témoins (des ministres, des fonctionnaires, des chefs d'entreprise) ont accepté d'être entendus volontairement. Jusqu'au refus de Jacob Zuma, la semaine dernière, de continuer à coopérer avec la commission.

Le long terme

Des suites judiciaires qui suivront les recommandations de la Commission Zondo dépendra le degré de transparence à venir de la classe politique sud-africaine. Et donc la confiance des électeurs en l'action de leurs dirigeants.

Pour rappel, le président Zuma n'est formellement pas inculpé, même si son nom est cité dans plusieurs affaires en cours d'instruction. Les seules poursuites officiellement engagées contre lui concernent une affaire de pot-de-vin remontant à une vingtaine d'années.

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