La contestation prend de l’ampleur en Algérie
1 mars 2019L’appel anonyme lancé sur les réseaux sociaux contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika a enregistré la présence de centaines de milliers de manifestants ce vendredi à Oran, Bouira, Bourmedes ou Tizi Ouwou.
Dans la capitale Alger, la place du 1er mai et la grande poste étaient noires de monde. Une semaine après le début de la contestation, rien ne semble entamer la détermination des manifestants.
"Je suis contre un cinquième mandat. Je n'ai rien personnellement contre Abdelaziz Bouteflika, je suis juste contre le cinquième mandat. Il est malade et il n'y a eu aucun changement depuis 2014. Je suis contre. Je souhaite que les choses changent. 20 ans, c'est trop, a déclaré Youssef, agent de sécurité."
Le mouvement est celui de tous les Algériens
Il y a beaucoup de jeunes en effet. Mais en fait, hommes, femmes, jeunes, vieux : toutes les catégories d’âge et toutes les couches socio-professionnelles du pays semblent aspirer au renouveau de la classe politique algérienne.
Pour Nassim, 23ans, c’est un vent de changement qui souffle désormais sur l’ensemble du pays :
"Si Dieu le veut, les choses vont changer. Mais il est nécessaire que les gens prennent la rue. Pour qu’ils ne restent pas indifférents. Il est nécessaire que tout le monde défile, comme ils l’ont fait jusqu’à présent. Nous devons le refaire, pour que cela change. Nous devons aller dans la rue, c’est à nous de changer les choses. Notre destin est entre nos mains."
Manifestations dans tout le pays
Des manifestants qui prennent d’assaut les 48 wilayas (provinces du pays) avec des drapeaux algériens. Du jamais vu selon Rania Touati, journaliste :
"Les gens sont sortis en famille pour scander dans une marche pacifique avec comme seul slogan et seule banderole le drapeau algérien. Il n’y a aucune récupération de l’opposition, pas de banderoles de partis politiques. C’est tout le monde, ensemble, dans une parfaite communion."
Ce dimanche 3 mars est considérée comme la journée de tous les dangers. Le président sortant Abdelaziz Bouteflika devra en principe faire officiellement acte de candidature pour un cinquième mandat.