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EconomieAfrique

La corruption, un frein au développement de l'Afrique

9 décembre 2021

Ce jeudi 9 décembre marque la Journée internationale de lutte contre la corruption, un phénomène qui gangrène la plupart des économies en Afrique.

Activistes ougandais contre la corruption
Activistes ougandais contre la corruptionImage : Steve Taylor/SOPA/Zuma/picture alliance

Le chemin reste encore long dans la lutte contre la corruption, un fléau qui continue de miner de nombreux pays sur le continent.

Aucun secteur n’est épargné, pas même celui de la sécurité. C’est le cas par exemple dans un pays comme le Niger, pourtant confronté aux attaques terroristes. 

" Quand vous prenez le secteur de la défense, des montants exorbitants destinés à l'achat d’armes pour sécuriser le pays ont été détournés. Des corps qui étaient jusque-là, épargnés, sont désormais touchés. Les secteurs de l'éducation, de la sécurité et de la santé sont complétement à terre. Le phénomène a pris de l'ampleur dans le pays", regrette Ali Idrissa, coordonnateur pour le Niger, de la coalition "Publiez ce que vous payez".

Jacob Zuma, l'ancien président Sud-africain est poursuivi pour corruptionImage : Reuters/N. Bothma

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L'Afrique à la traîne

En RDC ou au Cameroun, des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19 auraient même été détournés. La situation est donc préoccupante, l'Afrique reste le continent le plus touché par la corruption, dit Sara Brimbeuf, responsable du plaidoyer grande corruption et flux financiers illicites à Transparency International.

"L'Afrique reste malheureusement la région la plus touchée par la corruption. On est dans des économies mondialisées et on voit comment les pays occidentaux luttent contre la corruption et comment ils favorisent cette corruption en Afrique en laissant par exemple leurs entreprises verser des pots de vin,s ou en accueillant sur leur territoire de l'argent détourné par certains dirigeants africains", explique la responsable de Transparency International.

La corruption, une gangrène pour l'Afrique

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Les choses bougent

La responsable de Transparency International reconnaît cependant que des efforts sont faits dans certains pays.

" Il y a des réveils démocratiques. On voit par exemple que certains dirigeants comme Yaya Jammeh ont dû quitter le pouvoir en Gambie et où les faits de corruption ont été l'objet de rapports. Il y a une persistance mais il y a aussi un réveil. Les élites qui pratiquent la grande corruption ferment les yeux sur la petite corruption car cela les arrange bien. Cela permet de ne pas avoir une vraie politique salariale et de justice sociale", dit Sara Brimbeuf.

Vital Kamerhe, homme politique congolais condamné dans son pays pour corruptionImage : Imago/Belga/T. Roge

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Des dirigeants corrompus

Pour Ali Idrissa de la coalition "Publiez ce que vous payez", difficile de gagner la bataille si ceux qui doivent la mener sont eux- mêmes corrompus.

"Ceux qui sont censés mener la lutte sont à des postes de responsabilité. Des ministres et des Premiers ministres ont été cités dans des affaires de corruption et sont à des postes de responsabilité pour lutter contre la corruption. Ça ne peut que rester au stade des discours. On ne peut pas dire qu'on lutte contre la corruption en mettant des corrompus à des postes où ils doivent lutter contre la corruption", estime l'activiste de la société civile.

Sur le continent, les Etats cités comme étant les moins corrompus sont surtout des petits pays comme les Seychelles, le Botswana et le Cap-Vert, des modèles démocratiques. Mais aussi le Rwanda, en dépit des critiques contre le président Paul Kagame sur la question des droits de l'homme.

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