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La crise casamançaise, un casse-tête pour Macky Sall

31 août 2022

Tout comme son prédécesseur, le président Macky Sall, a classé le règlement de la crise casamançaise parmi ses priorités mais il peine à trouver la bonne formule.

Senegal Senegalesische Soldaten
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie, le conflit en Casamance a persisté à petit feu. L'armée sénégalaise mène depuis février des opérations contre des bases de la rébellion. Image : AFP/Getty Images

Le conflit casamançais qui dure depuis une quarantaine d'années, demeure une préoccupation majeure pour le gouvernement sénégalais.

En effet, les derniers accords de paix signés de paix signés récemment en Guinée-Bissau entre son gouvernement et des responsables de la rébellion risquent de ne pas produire les effets escomptés. Ce qui fait craindre aux populations un retour du conflit.

Des accords qui ne font pas l’unanimité

Le rejet par plusieurs franges significatives du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) des récents accords de paix, entre le gouvernement sénégalais et des responsables se réclamant de ce mouvement, fait craindre aux populations de la région une résurgence du conflit armé.

La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d'un vieux conflit depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d'une marche du MFDC en décembre 1982.Image : John Wessels/AFP/Getty Images

''Nous avons peur de cet accord parce que ces gens l’ont dénoncé pour dire que ce n'est pas le vrai MFDC qui a signé l'accord. Nous avons peur que la rébellion revienne en Casamance. Sur le plan social, ça peut créer beaucoup de choses. Et si vraiment la rébellion revient, ça va créer des situations dramatiques'', a expliqué Antoine Mendy, originaire d'un village non loin de Ziguinchor.

Le gouvernement sénégalais aurait ainsi volontairement évité de parler avec les représentants les plus légitimes du MFDC, estime Aka Mpamy qui réside à Ziguinchor.

''Le gouvernement du Sénégal connaît très bien les gens du MFDC. Pourquoi ne sont-ils pas allés discuter avec ces gens ? S'ils se démarquent de ces accords, c'est parce que le gouvernement du Sénégal cherche à se créer ses propres interlocuteurs pour le problème de la Casamance. La question de la Casamance est entre des mains que le gouvernement du Sénégal connaît parfaitement, ils n'ont qu'à aller vers ces gens et leur dire : venez on va discuter'', a déclaré le résident de Ziguinchor.

La paix mais pas à n’importe quel prix

Les accords de paix ont été conclus à Bissau avec les bons offices du président bissau-guinéen, Umaru Sissoco Embalo.

''La Casamance veut la paix mais pas une paix bricolée. Ça il faut le dire haut et fort. Il ne faudrait pas souffler encore sur la braise'', a précisé, Aka Mpamy.

Les rebelles casamançais, accusés de faire du trafic de bois et de cannabis, se sont souvent réfugiés en Gambie ou en Guinée-Bissau, qui a également une frontière commune avec le Sénégal.Image : John Wessels/AFP/Getty Images

De l'avis de Seynabou Maale Cissé, coordinatrice du Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance, très active dans la recherche de la paix, un accord signé n'incluant pas toutes les composantes du MFDC est un problème.

Selon elle, le gouvernement sénégalais doit donc poursuivre le processus pour impliquer toutes les composantes du MFDC.

''S'il y a un accord et que celui-ci n'inclut pas toutes les franges du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, c'est un problème. Mais nous pensons que si c'est un processus qui vise effectivement à discuter avec toutes ces franges, à signer des protocoles avec toutes ces franges, nous pensons qu'il y a un espoir. Nous pensons qu'il faut continuer le processus pour que toutes les franges se sentent concernées par cette paix définitive'', a déclaré Seynabou Maale Cissé.

Parmi les signataires de cet accord du côté du MFDC, il y a le chef de guerre César Atoute Badiate, récemment condamné à la prison à perpétuité dans le cadre de la tuerie de Boffa qui avait fait 14 morts en 2018. 

Les contestataires de ces accords de Bissau affirment toutefois que ce dernier aurait quitté le maquis depuis longtemps pour cause de maladie. Par conséquent, selon eux, sa signature ne pourrait pas engager leur mouvement.

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