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La croix en pierre de Cape Cross de retour en Namibie

17 mai 2019

Parmi les thèmes africains traités par la presse allemande on note entre autres : la terreur causée par une force paramilitaire au Soudan et la restitution par l’Allemagne à la Namibie de la croix en pierre de Cape Cross

Berlin - Streit um eine alte Wappensäule: Säule von Cape Cross
Image : picture-alliance/dpa/P. Zinken

La restitution à la Namibie d’un monument du XVe siècle pour guider les explorateurs portugais, a été bien accueillie par la presse.  "Naturellement c’est à saluer", a écrit la Süddeutsche Zeitung qui estime que c’est le dernier épisode en date de la volonté de Berlin de tirer un trait sur son passé colonial.

 L’Allemagne reconnait son passé colonial

Le quotidien cite la ministre allemande de la Culture, Monika Grütters, pour qui "la restitution de la croix en pierre de Cape Cross est un signal clair que l’Allemagne reconnait son passé colonial et qu’elle trouve avec les pays d'origine les moyens d'avoir une cohabitation respectueuse. La ministre estime par ailleurs que l'injustice advenue à l'époque a été bien trop longtemps oubliée et refoulée".

Image : picture-alliance/dpa/B. Pedersen

Pour le journal de Munich, la restitution de cette croix constitue un moyen pour les deux Etats de renforcer leurs relations. Car les deux pays négocient depuis des années pour que le génocide allemand contre les peuples Nama et les Herero soit reconnu par Berlin.

La Süddeutsche Zeitung estime que cette nouvelle restitution est différente de celle du Musée de Linden de Stuttgart il y a deux mois. Le Musée de Stuttgart avait remis le fouet et la Bible du chef des Nama Henrik Witbooi à la Namibie.

Des représentants de la minorité Nama avaient par la suite protesté contre le fait que les deux objets aient été restitués à la Namibie et non au peuple Nama. Ils se sont sentis volés une seconde fois, rappelle le journal.

La terreur continue

"Les nouveaux maîtres de la rue", c’est comme cela que la Frankfurter Allgemeine Zeitung nomme les paramilitaires des "Rapid Support Forces", les Forces de soutien rapide du Soudan.

Image : picture-alliance/AA/M. Hjaj

La violence s'intensifie dans le pays et d’après le quotidien de Francfort, cette unité spéciale paramilitaire très redoutée et son commandant y jouent un rôle. Les images de Khartoum, diffusées sur les réseaux sociaux depuis quelques jours montrent des scènes de guerre civile.

Des coups de feu résonnent dans les rues de la capitale, des manifestants sont en sang, d'autres s'enfuient dans la panique. Sont visibles de longues colonnes de pick-up et des d'hommes lourdement armés en tenue de camouflage du désert. Certains hommes en uniforme agrippent les passants en leur donnant des coups de fouet ou de crosse de fusil.

Les nouveaux maîtres de la terreur 

Pour le journal de Francfort, ces images démontrent que, plus de quatre semaines après le renversement d’Omar el-Béchir, qui a dirigé le Soudan depuis 1989, les paramilitaires des « Forces de soutien rapide», les RSF, sont de nouveaux maîtres de la terreur dans la rue.

Image : Reuters/U. Bektas

15.000 des 30.000 hommes de cette force se trouvent en ce moment à Khartoum. Les RSF sont commandées par Mohammed Hamdan Daglo. Il est l'adjoint du chef de la junte, Abdel Fattah Burhan.

Pour le quotidien qui cite l'auteur d’un article dans le magazine politique "Foreign Policy", Jérôme Tubiana, il est fort possible que les paramilitaires de Daglo soient déjà plus puissants que l’armée soudanaise.

Et à la Faz de faire cette remarque : le tacticien Daglo, commandant des RSF, n'a jamais eu autant de pouvoir qu'aujourd'hui. Et il est difficile d’imaginer qu’il y renoncera volontairement.