La débâcle de Copenhague
21 décembre 2009« Merkel défend l'accord minimum », lit-on en Une de die Welt. La chancelière allemande a parlé d'une « percée importante » à Copenhague, rapporte le journal. Mais presque tous les autres sont déçus.
En première page de la Tageszeitung, un montage photo qui montre Angela Merkel, Barack Obama et le président chinois Hu Jintao sur fond de ciel bleu et de mer turquoise, avec de l'eau jusqu'au cou. Le titre : ceux qui ont raté. La conférence n'a pas apporté de progrès, estime le quotidien. La déclaration politique sur laquelle se sont accordés une petite partie des chefs d'Etat et de gouvernement lors de deux nuits de négociations, contient des déclarations d'intention générales, mais peu de substance : certains pays ont pris acte de l'objectif de limiter le réchauffement de la planète à deux degrés, mais sans formuler pour cela de mesures concrètes. Voilà le triste résultat de deux ans de préparation et de deux semaines d'intenses négociations.
Pour la Frankfurter Rundschau, ce sommet du climat célébré en grande pompe entre dans l'histoire comme une véritable débâcle. De nombreuses erreurs tactiques ont été commises. Les Etats-Unis et l'Union Européenne ont proposé beaucoup trop tard un financement plus élevé et des réductions de CO2 plus importantes. La Chine n'a presque pas fait de compromis. Et le président danois a suscité dès le début la méfiance des pays en développement en tenant les négociations les plus importantes dans un petit cercle restreint. Même chose à la fin avec l'arrogance des grandes pointures politiques comme le président Barack Obama et le Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui ont quitté le sommet avant que le résultat ne soit accepté en salle plénière par tous les pays présents.
« Oubliez Copenhague, l'accord sur le climat, nous le trouverons en 2010 à Bonn et à Mexico. » Tel est le message des beaux parleurs qui tentent de faire passer le résultat du sommet pour un succès, écrit le Financial Times Deutschland. Pourtant, après un tel fiasco, il y a peu de raisons de croire que tout ira mieux l'année prochaine. La Chine se sert de son nouveau poids sur la scène internationale pour refuser toute violation de sa souveraineté nationale. Cela ne sera pas différent quand les négociateurs se rencontreront l'année prochaine dans un autre lieu.
Auteur: Aude Gensbittel
Rédaction: Audrey Parmentier