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La démocratie allemande à l'épreuve de l'extrême droite

Rémy Mallet
28 août 2018

Les journaux allemands commentent les incidents de Chemnitz, dans l'est du pays, où des groupuscules d’extrême droite ont, deux jours durant, manifesté contre les étrangers, après la mort d’un Allemand de 35 ans.

Deutschland Demonstration der rechten Szene in Chemnitz
Image : picture-alliance/dpa/S. Willnow

"Une honte", s’exclame la Süddeutsche Zeitung. Alarmiste, le journal de Munich prévient que le prochain groupe terroriste est en gestation. "Le Premier ministre de la Saxe et son gouvernement doivent enfin comprendre que l’extrémisme de droite ne représente pas seulement un danger pour les personnes de couleur mais aussi pour la cohésion de la société toute entière", conclut le quotidien. 

"La haine dans la rue" n'a pas sa place en Allemagne, a mis en garde mardi la chancelière Angela Merkel. Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

"La frontière entre la civilisation et la barbarie est fine", renchérit de son côté l’éditorialiste de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui rappelle, toutefois, que le droit de manifester est un droit inscrit dans la Constitution. "Seulement, précise le journal, les manifestants ne doivent pas empiéter sur le droit des autres." "Et là, où il y a une chasse aux sorcières, il n’y a plus d’Etat de droit", lance le quotidien de Francfort. 

Et la Schwäbische Zeitung de reprendre : "Celui qui pense que la démocratie est naturelle et va de soi devrait regarder les vidéos de Chemnitz". 

Si les manifestants de Chemnitz en sont arrivés là, c’est la faute à l’AfD, accuse de son côté la Aachener Zeitung. Le journal d’Aix-la-Chapelle en veut aux représentants du parti d'extrême droite présents au Parlement pour leurs discours de haine envers les étrangers distillés à la télévision et lors de leurs meetings.  

C’est avec une caricature que la Tageszeitung fait part des conséquences de la situation actuelle. L’image montre une famille venue demander l’asile à l’office allemand pour les étrangers et les réfugiés. "Syrie, Afghanistan, Yémen, Soudan", leur demande la fonctionnaire pour s'enquérir de l’origine de la famille. "Saxe", répondent-ils, du nom de l'Etat dans lequel se situe Chemnitz.  

La crise actuelle, à en croire la Neue Osnabrücker Zeitung, doit être réglée au niveau politique, avec la police, mais aussi par la loi, sans quo, les agressions xénophobes vont se poursuivre.

Selon le journal, il faudrait avoir une stratégie de tolérance zéro qui s’appliquerait aussi aux réfugiés qui deviennent des criminels en Allemagne. C’est seulement quand le droit va s’appliquer sans considération de l’origine et de la couleur de la peau qu’il pourra gagner la confiance des citoyens.  

Génocide des Royingas 

Mardi, les Nations unies ont accusé l'armée birmane de "génocide" contre la minorité musulmane.
"Toute personne qui commandite un meurtre, un viol de masse ou un incendie criminel doit faire face à un juge", écrit la Süddeutsche Zeitung, qui prévient : "L’impunité est une négligence qui appelle à d’autres violences". 

Le Spiegel Online rend compte pour sa part d’un reportage mené dans un camp de réfugiés au Bangladesh. Là-bas, note le journal, beaucoup de femmes, appelées survivantes, racontent avoir été victimes de viols de la part des militaires.

Ce n'est pas la première fois que des enquêtes ont confirmé le nettoyage ethnique et même le génocide au Myanmar. "Mais cette fois le rapport de l’ONU dénonce plus que jamais l’élite à la tête du pays", conclut le Spiegel Online.