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La dictature de Jammeh au menu de la presse

Rémy Mallet
2 décembre 2016

À l'occasion de l'élection présidentielle gambienne de ce jeudi, les journaux allemands se sont penchés sur la situation de la Gambie. Autre thème: le départ annoncé de plusieurs pays africains de la CPI.

Yahya Jammeh 2006
Yahya Jammeh a régné pendant 22 ans à la tête de la GambieImage : picture-alliance/AP/Rebecca Blackwell

La Gambie a été dirigée d’une main de fer par Yahya Jammeh depuis 1994, année de son arrivée au pouvoir. Die tageszeitung  dresse un bilan des années de dictature de  Yahya Jammeh  depuis son accession au pouvoir par un coup d’Etat militaire. "Jammeh est un personnage cynique, un assoiffé du pouvoir. Il met en prison les opposants qui lui sont hostiles, ridiculise les migrants et leurs familles. Il pratique la  peine de mort et personne dans son pays n’a le droit d’avoir un avis contraire au sien", poursuit le quotidien berlinois. Le journal rappelle aussi la décision prise par le gouvernement gambien de se retirer de la Cour pénale internationale. Et  s’insurge du manque de réelles sanctions contre le régime Jammeh.

 

Le quotidien Die Welt, de Berlin également emboîte le pas à la tageszeitung, et s’intéresse aux conséquences du pouvoir de Jammeh sur les réfugiés Gambiens qui résident au Bade-Wurtemberg. Environ deux tiers des 15.000 gambiens vivant en Allemagne résident dans cette ville du Sud du pays. Seuls 3% d’entre eux ont pu déposer une demande d’asile. Le journal est concerné par la volonté des autorités de la région d’inscrire la Gambie sur la liste des pays sûrs, justifiant cette intention par la présence de Gambiens dans le trafic de drogue.  "Ce motif ne suffit pas à définir un pays comme étant sûr. Il n’y a que la situation dans le pays d’origine qui doit justifier une telle décision" écrit le journal, qui estime par ailleurs  que les autorités ne sont motivées que par le désir de faciliter le rapatriement des demandeurs d’asile gambiens.

 

Kofi Annan a réaffirmé son soutien à la CPI Image : Reuters/M. Dalder

On reparle de la décision annoncée de certains pays africains de se retirer de la CPI.

 

Et cette fois, c’est la Süddeutsche Zeitung qui a offert une tribune à l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, qui regrette les départs annoncés du Burundi, de l’Afrique du Sud et de la Gambie du Traité de Rome. Dans cette tribune intitulée "Egalité sans frontière", Kofi Annan a une pensée pour les victimes de la guerre. "Ce qui est important à comprendre,  c’est que les populations en Afrique soutiennent la Cour pénale internationale. Ceux  qui sont victimes de guerre, de génocide et de crimes contre l’humanité, la soutiennent encore plus. La majorité des pays démocratiques en Afrique soutiennent aussi la CPI",  écrit Kofi Annan dans le quotidien munichois. Sa déclaration se fait dans un contexte d'inquiétude, notamment par les détracteurs de la Cour qui estiment que la  CPI est un instrument néocolonialiste menant à une "chasse aux Africains".

 

L’Allemagne a accédé à la présidence du G20 ce jeudi, et promet une belle place à l'Afrique dans l'année à venir

La politique de Merkel prévoit des investissements dans les infrastructures en AfriqueImage : picture-alliance/dpa/R. Jensen

 

Dans son édition dominicale, la Süddeutsche Zeitung rappelle l’importance de l’Afrique dans l’Agenda de la chancelière allemande Angela Merkel. L’Allemagne a dégagé trois objectifs principaux au cours de sa présidence du G20. Parmi ces trois, la prise de responsabilité. Et c’est sous ce thème que  le partenariat avec l’Afrique se situe. "La chancelière se préoccupe des continents voisins depuis quelques temps. Elle est entourée d’experts qui lui conseillent la meilleure politique pour développer l’Afrique", note le journal. En octobre dernier, la chancelière s’est rendue au Mali, au Niger et en Ethiopie. "En plus de l’aide, la chancelière veut améliorer les conditions de vie des Africains", conclut le journal.