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La disparition d'Alexandre Soljenitsyne

04.08.2008

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La grande figure de la dissidence en Union soviétique a disparu. Alexandre Soljenitsyne est l'homme qui a révélé l'horreur du goulag. Le prix Nobel de littérature avait été privé de sa citoyenneté et expulsé d'URSS.

La grande figure de la dissidence en Union soviétique a disparu, à l'âge de 89 ans. Alexandre Soljenitsyne est l'homme qui a révélé, dès le début des années 60, l'horreur du goulag. Le prix Nobel de littérature avait été privé de sa citoyenneté soviétique en 1974 et expulsé d' URSS. Il ne rentrera en Russie qu'en 1994, après la chute du régime communiste. Carine Debrabandère trace le portrait de l'auteur de « l' Archipel du Goulag ».

Bien avant l' « Archipel du goulag » qu'il publie en exil en 1973, Alexandre Soljenitsyne choque le monde entier en 1962, avec la publication d' « Une journée d'Ivan Denissovitch », un roman dans lequel il révèle toute l'horreur de l'univers concentrationnaire soviétique. Un univers qu'il connaît bien, pour l'avoir lui-même vécu sous Staline. Condamné dans les dernières semaines de la guerre en 1945 à huit ans de travaux forcés, l'écrivain avait critiqué le numéro un soviétique, notamment pour sa responsabilité dans les ravages causés par la Seconde Guerre mondiale. En 1962, c'est Nikita Khrouchtchev qui dirige l'Union soviétique, Khrouchtchev qui souhaite se démarquer de Staline - de là l'autorisation de publier « Une journée d'Ivan Denissovitch », un ouvrage d'une grande dureté sur le quotidien du goulag, les travaux forcés, le manque d'hygiène et de nourriture, les mauvais traitements qu'endurent les prisonniers.

Le goulag Vorkuta, non loin du cercle polaire

Après l'éviction de Khrouchtchev en 1964, l'emblème de la dissidence est harcelé par le KGB. Alexandre Soljenitsyne sera déchu de sa nationalité et expulsé d'Union soviétique. Il se rendra tout d'abord en Allemagne, chez son ami Heinrich Böll, prix Nobel de littérature. Un prix que le dissident soviétique reçoit lui aussi en 1970. Trois ans plus tard, il publie son œuvre majeure, l' « Archipel du goulag », immense fresque des prisons soviétiques. L'écrivain vit désormais aux Etats-Unis, qu'il ne quittera qu'en 1994 pour un retour triomphal au pays natal.

L'une des baraques du goulag Panichevski, en Union soviétique

Un bémol quand même: cet emblème de la dissidence, tout au long de la guerre froide, n'a pas caché ses opinions nationalistes panslaves. Il avait appelé au cours des dernières années à un retour aux valeurs morales traditionnelles russes.