La DW et Top Congo débattent du poids du patriarcat
4 décembre 2024En RDC, les femmes subissent encore trop souvent le poids d'une société patriarcale et elles ne se sentent pas considérées à leur juste valeur. Elles sont invisibilisées, réduites à des rôles traditionnels ou ignorées dans les processus décisionnels, en raison des stéréotypes de genre ancrés dans la société.
C'est pour cette raison que a été organisée cette année en RDC, pour discuter du rôle des femmes dans le développement du pays.
Cet événement a réuni plus de 300 participantes et participants pour réfléchir sur la reconnaissance de la place de la femme.
Les femmes au coeur du développement
Christian Lusakweno, directeur de Top Congo et co-organisateur de ce débat, a rappelé qu'il est impossible de penser au développement du pays sans la participation des femmes.
Selon lui, "on devait faire parler les femmes sur les rôles qu'elles doivent avoir pour participer plus au développement, parce qu'un développement sans les femmes est un développement freiné. La majorité de la population de la RDC, ce sont les femmes. Comment pouvez-vous faire le bonheur de la majorité sans la participation de celle-ci ? Cela fait 64 ans que la RDC est indépendante. Nous les hommes, on a peut-être échoué. Peut-être qu'avec les femmes, ça ira mieux".
L'Arbre à palabres a permis un débat ouvert, où chacun a pu s'exprimer librement sur le sujet. Les jeunes femmes présentes à l'événement ont également pris la parole pour partager leurs impressions.
Eugenie Kamango est l'une d'entre elles et elle a expliqué qu'on n'éduque pas assez les garçons pour en faire des maris non-violents.
Pour elle, "les garçons, on ne leur apprend pas comment traiter les femmes, et c'est ce qui fait que, quand ils arrivent au mariage, ils n'arrivent pas à bien gérer leurs émotions. Alors que nous, les femmes, on nous apprend déjà comment se comporter dans le mariage, ce qui nous permet de bien entretenir nos familles".
Accéder aux postes à responsabilité
Les jeunes femmes présentes ont aussi exprimé leur volonté de voir davantage d'entre elles accéder à des positions de direction, afin de participer à la construction d'une société plus égalitaire.
Le sujet qui est aussi souvent revenu lors des échanges a été l'importance de l'éducation. L'éducation des femmes, mais aussi celle des hommes. Car, bien que la sensibilisation soit cruciale, si l'éducation de base au sein de la famille n'est pas solide, cela ne fera qu'entretenir les stéréotypes et les violences.