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La famine s'aggrave avec la fin de l'accord céréalier

25 juillet 2023

Le sommet mondial sur l'alimentation des Nations unies a débuté aujourd'hui à Rome. Plus de 735 millions de personnes souffrent de la faim. La fin de l’accord céréalier pourrait aggraver la situation.

Aujourd'hui plus de 735 millions de personnes souffrent de faim.
Aujourd'hui plus de 735 millions de personnes souffrent de faim.Image : Tony Karumba/AFP/Getty Images

La communauté mondiale s'est fixée comme objectif de vaincre la faim d'ici 2030. Or, sur les trois dernières années, ce sont 122 millions de personnes de plus qui se sont retrouvées à souffrir de la faim. La guerre en Ukraine contribue à ce triste constat, et la fin de l’accord céréalier pourrait aggraver la situation. L'accord avait stabilisé les prix de céréales, mais il n'a pas été renouvelé à cause du refus de la Russie. Selon le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, ceci pourrait entraîner de lourdes conséquences, notamment dans les pays déjà touchés par la faim. 

Le secrétaire général de l'ONU António Guterres exhorte la Russie à accepter la prolongation de l'accord céréalier.Image : BRENDAN MCDERMID/REUTERS

"Les prix des produits alimentaires ont chuté de 23 % par rapport aux niveaux les plus élevés atteints l'année dernière. Avec la fin de l'accord céréalier en mer Noire, tout le monde en subit les conséquences. Mais cette situation est particulièrement dévastatrice pour les pays vulnérables qui luttent pour nourrir leur population", a-t-il déclaré à l'occasion du somment mondial sur l'alimentation des Nations unies. 

L'augmentation générale du prix de blé menace le Programme Alimentaire Mondial 

Les importations directes ne sont pas les seules à être touchés par l'accord. Les organisations comme le Programme Alimentaire Mondial craignent d'autres conséquences. L'Ukraine est le plus gros fournisseur de blé pour le PAM. Plus de 725-000 tonnes de céréales ukrainiennes ont été expédiées en Éthiopie, au Yémen, en Afghanistan et en Somalie. Mais le plus gros problème n'est pas une réduction des livraisons de céréales par l'Ukraine, mais plutôt l'augmentation générale du prix de blé, comme l'explique Sigrid Müller, directrice adjointe du bureau du PAM à Berlin :

"Depuis l'expiration de l'accord, le prix international du blé a augmenté de près de 9 %. Nous pouvons bien sûr continuer à acheter, mais à des prix plus élevés. Cela signifie qu'avec les mêmes fonds, nous ne pouvons tout simplement plus acheter les mêmes quantités de nourriture. Et cela nous conduit à réduire les rations ou à établir des priorités, c'est-à-dire exclure complètement certaines régions des subventions", regrette Sigrid Müller.  

Plus de 725.000 tonnes de céréales ukrainiennes ont été expédiées par le PAM en Éthiopie, au Yémen, en Afghanistan et en Somalie.Image : AP Photo/picture alliance

Substitution de produits alimentaire comme solution

En Afrique, c'est surtout l'Éthiopie, le Soudan et la Somalie qui bénéficient des aides du Programme Alimentaire Mondial. Ces pays seraient particulièrement touchés par les réductions de céréales. Au-delà de la guerre, le changement climatique ainsi que les conséquences de la pandémie de coronavirus menacent également la sécurité alimentaire mondiale. Le coût des aliments pour le PAM a augmenté de 37 % depuis 2021. Une solution possible pour le PAM serait la substitution des produits, par exemple le blé par le maïs et le sorgho, notamment en Afrique de l'Est. Créer des systèmes alimentaires plus résilients est également un sujet qui sera abordé durant ce sommet mondial sur l'alimentation des Nations unies. 

À cette occasion, le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement allemand a annoncé se focaliser sur l'alimentation dans les écoles. Faire ainsi en sorte que les enfants bénéficient d'une alimentation saine, mais aussi d'un renforcement de l'éducation. 22 millions d'euros sont prévus pour un programme qui durera cinq ans.

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