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La force de Poutine, la faiblesse de l’Occident ?

Philippe Pognan8 octobre 2015

L'Otan a qualifié jeudi d'"escalade inquiétante" l'engagement militaire russe en Syrie, exhortant à nouveau Moscou à cesser de soutenir le régime de Bachar al-Assad

Russland Syrien Luftschläge Kampfflugzeug
Sur une base russe en Syrie, un membre d'équipage fixe une bombe sur un avion "SU-34"Image : picture-alliance/AP Photo/A. Kots

"Appuyée par les frappes aériennes de l'armée de l'air russe, l'armée syrienne a lancé une offensive terrestre. La Frankfurter Rundschau relève que "le président Bachar al Assad veut assurer la survie de son régime, l'Iran qui le soutient aussi, veut de son côté renforcer son influence au Proche Orient en tant que puissance régionale. Et le président russe ne veut pas seulement défendre le dernier bastion de la Russie et son influence dans la région, mais veut également montrer que sans lui, rien n'est possible. La force de Poutine est aussi la faiblesse de l'Occident, souligne le quotidien de Francfort. Les Américains s'engagent à contre- cœur, l'Union européenne se tient à l'écart et préfère observer de loin. Un processus de paix en Syrie n'est pas pour demain", craint l'éditorialiste.

La Süddeutsche Zeitung tire une conclusion similaire : "La vision qu'a Vladimir Poutine du monde n'est pas fondée sur la paix, et surtout pas la paix éternelle. Cet ex- agent des services secrets est un réaliste. Quand Poutine mise sur la paix, alors c'est une paix qui sert à la Russie. Le nationaliste russe œuvre à la reconstruction de l'empire russe, il veut être pris au sérieux en tant que dirigeant d'une puissance dont ni les Etats-Unis, ni l'Union européenne ne peuvent infléchir les objectifs et intérêts fondamentaux. La paix n'a pas sa place ici, car elle ne servirait pas à Poutine: le chaos au Proche Orient, dont les Américains et Européens sont en partie responsables, lui permet de manœuvrer comme bon lui semble", conclut le quotidien munichois.

Le cratère d'une bombe russe près d'un camp de déplacés dans les faubourgs de la ville d'al-Ghadfa , près d'Idleb en Syrie.Image : Reuters/K. Ashawi
Un avion de combat russe "SU-24M" décolle de la base de Hmeimim en Syrie.Image : picture-alliance/AP Photo/A. Kots

Autre thème récurrent: la crise des réfugiés

Alors que la plupart des journaux allemands se concentrent sur les problèmes auxquels l'Allemagne est confrontée face à un afflux croissant de migrants, le Tagesspiegel rappelle lui que: "Dans le monde entier l‘exode massif de réfugiés est un thème d'actualité. Parce que c'est un thème international. Par exemple en Turquie, au Liban, en Jordanie. En Syrie, en Somalie, ou en Erythrée. Dans un grand nombre de pays, on prive les gens de leurs droits, on les violente et on les massacre. C‘est la triste vérité de notre époque, depuis des années déjà. Des dizaines, des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants d‘ Afrique, du Proche-Orient et des Balkans tentent de se réfugier dans des pays où ils espèrent pouvoir trouver une vie meilleure. Pour trouver des solutions à ce drame, préconise le quotidien berlinois, il faut, rapidement, organiser un sommet sur les réfugiés aux Nations-unies sur l'initiative d'une Europe unie."

Des réfugiés somaliens sauvés par un canot rapide de la Bundesmarine en Méditerranée à l'est de la SicileImage : picture-alliance/dpa/Bundeswehr/T. Petersen