La Turquie est encore bien loin d’une entrée dans l’Union européenne. Sous la pression du président français Nicolas Sarkozy, Bruxelles n’a ouvert que deux chapitres de négociation, au lieu des trois initialement prévus : Paris a en effet menacé de bloquer le processus si le volet « politique économique et monétaire » était abordé. Le négociateur en chef turc s’est indigné de ce changement de programme.

Les relations germano-turques mises à mal

Par ailleurs, un fait divers qui empoisonne les relations germano-turques s’est invité en marge des discussions d’adhésion : un jeune Allemand de 17 ans est incarcéré depuis dix semaines en Turquie pour harcèlement sexuel sur mineure de moins de 15 ans. Le lycéen aurait eu un début de relation sexuelle avec une jeune Britannique de 13 ans. Il affirme, tout comme elle, que la relation était consentante.

Le négociateur en chef de la Turquie a indiqué que son gouvernement ne pouvait pas intervenir en faveur de l’adolescent, car l'indépendance de la justice est une des « exigences » de l'Union européenne dans le processus d'adhésion de la Turquie. Malgré tout, la Turquie fera « tout son possible pour que le procès soit équitable », a assuré Ali Babacan au ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.

La Croatie sur la voie de l’adhésion à l’UE

Contrairement à la Turquie, la Croatie est bien partie pour devenir le 28ème membre de l'Union européenne. Bruxelles a en effet ouvert six nouveaux chapitres de négociations. Des responsables européens estiment que l’élargissement pourrait avoir lieu dès 2009.