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La grippe aviaire en Allemagne

Anne Le Touzé15 février 2006

En Europe, les cas de grippe aviaire chez les oiseaux sauvages se multiplient. Après l’Autriche, c’est au tour de l’Allemagne, du Danemark et de la Hongrie d’être touchés. Dans ces pays, les tests pratiqués sur les cygnes morts, comme ceux trouvés la semaine dernière sur l’île allemande de Rügen, au large de la mer Baltique, ont confirmé qu'il s'agissait bien de la souche mortelle H5N1. En attendant les résultats des tests effectués au laboratoire de référence de l'Union Européenne à Weybridge, en Grande-Bretagne, les autorités vétérinaires de plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, prennent déjà des mesures de précaution.

Le retour des oiseaux migrateurs au printemps inquiète les Européens, mais Bruxelles estime qu'il n'y a "pas de raison de paniquer".
Le retour des oiseaux migrateurs au printemps inquiète les Européens, mais Bruxelles estime qu'il n'y a "pas de raison de paniquer".Image : picture-alliance/dpa

Ces mesures, prévues par Bruxelles en cas suspect de grippe aviaire, sont déjà en vigueur dans les quatre pays européens où la présence du virus est avérée, Italie et Grèce, ou soupçonnée, Slovénie et Autriche. Elles consistent en une zone de sécurité d’un rayon de trois kilomètres autour de l’endroit où l’on a retrouvé les cygnes morts, complétée par une zone de surveillance renforcée sur dix kilomètres. Dans ce périmètre, toutes les volailles doivent être enfermées et les transports de volatiles sont interdits, excepté les allers simples pour l’abattoir. Interdiction également de vendre de la viande blanche et de chasser des oiseaux sauvages. Des mesures, qui selon le ministre allemand de l’agriculture, Horst Seehofer, sont nécessaires pour empêcher un plus grand danger :

« Nous avons mis en place des zones de sécurité et de surveillance renforcée dans la région autour de la mer Baltique. Le plus important là-bas est de procéder à des examens cliniques sur les animaux d’élevage et d’empêcher que le virus ne se transmette des oiseaux sauvages aux oiseaux d’élevage. J’appelle donc tous les éleveurs à enfermer leurs volailles, même avant que le décret n’entre en vigueur »

Les experts vétérinaires de l'UE sont réunis aujourd’hui et demain à Bruxelles pour discuter d’éventuelles mesures d'abattage, au cas où l'épizootie atteindrait en Europe des oiseaux d'élevage et non plus des oiseaux sauvages. Une crainte que partage l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, comme l’explique son directeur de la Division santé et production animales, Samuel Jutzi :

« Je pense que nous devons être conscients que l’Europe court un réel danger. La migration des oiseaux sauvages vers le nord a commencé, et s’ils sont effectivement porteurs du virus, comme cela semble se confirmer en Afrique, il y a un risque réel de voir la grippe déferler en Europe et menacer l’industrie de la volaille européenne. »

Malgré tout, Bruxelles se veut rassurante. Selon le commissaire à la santé, Markos Kyprianou, la multiplication des cas de grippe aviaire « n'est pas surprenante », étant donné les trajets suivis par les oiseaux migrateurs, il n’y a donc « pas de raison de paniquer ». L’UE a tout de même élargi son embargo sur l’importation de plumes non traitées, déjà en vigueur en Turquie, à tous les pays tiers.