La grosse gaffe
29 janvier 2009Et oui, les papes eux aussi sont faillibles. Seulement, la tentation, un de croire l'inverse et, deux de se réfugier derrière les murs du Vatican pour se protéger des critiques est elle aussi particulièrement forte, note la Süddeutsche Zeitung. En tentant tant bien que mal de réparer les dégâts causés par la réhabilitation de quatre évêques intégristes dont l'un d'eux, Richard Williamson, a nié l'Holocauste, Benoît XVI a prouvé, selon le journal, qu'il était perméable à la critique. L'ennui c'est qu'il n'est pas allé assez loin. Il n'a pas qualifié sa décision d'erreur et on se demande également pourquoi il n'a pas exigé des quatre prélats qu'ils reconnaissent la validité du concile Vatican II avant de les réhabiliter.
Die Welt pense pour sa part que ce n'est pas un pur hasard si, parmi les évêques réhabilités, il y a un négationniste. Il est indéniable que le XX siècle a été traversé par une tendance anti-judaïque parmi les Chrétiens. Une tendance admise officiellement par l'Eglise. De nombreux catholiques se méfiaient des juifs, considérés comme les assassins du Christ, rappelle le quotidien. Si Jean-Paul II a tout fait pour pointer du doigt la culpabilité des catholiques vis-à-vis des Juifs, il semble que l'actuel souverain pontife ne prenne pas la même direction. Et pourtant, conclu le journal, on attend, de la part d'un pape d'origine allemande, enrôlé de force dans les jeunesses hitlériennes et sans-doute témoin de l'antisémitisme dans son pays, qu'il fasse un peu plus attention.
Et tout a l'air de nouveau très simple, écrit la Mitteldeutsche Zeitung, journal local de la ville de Halle, dans l'est de l'Allemagne. Le projet de développement d'un bouclier anti-missile en Pologne n'est plus la priorité numéro un des Etats-Unis, et tout d'un coup, la Russie renonce à installer des missiles dans la région de Kaliningrad. C'est une bonne nouvelle, en particulier pour l'Europe car même si les installations n'auraient probablement jamais vu le jour, la course à l'armement a nui, ces dernières années, aux relations, non seulement entre Moscou et Washington mais aussi entre les Européens.
Les deux côtés ont décidé qu'il y avait en ce moment des choses plus importantes que de continuer à utiliser une rhétorique agressive l'un envers l'autre, note la Süddeutsche Zeitung. Quand une crise économique frappe les Etats-Unis et la Russie, le moment est en effet bien mal choisi pour défendre un projet d'armement coûteux et douteux sur le plan stratégique.
Die tageszeitung revient, elle, sur le scandale d'espionnage à la Deutsche Bahn. L'entreprise allemande de chemins de fer a reconnu hier avoir espionné les données privées d'une grande majorité de ses salariés, dans le cadre de la lutte contre la corruption, selon un de ses responsables. Le quotidien rappelle que la protection de la sphère privée est à la base des sociétés libres et démocratiques et s'interroge: si les atteintes à cet espace se multiplient, pourquoi en parle-t-on si peu ?
La Frankfurter Allgemeine Zeitung enfin relève que la Deutsche Bahn a espionné ses salariés entre 2002 et 2003. C'était l'époque où le directeur de l'entreprise, Hartmut Mehdorn, pouvait s'imaginer être en sécurité dans son fauteuil, à tel point qu'on aurait pu l'entendre dire "moi, personne ne peut m'atteindre". Que l'affaire, dont beaucoup avait connaissance, ait été dissimulée pendant tant d'années puis filtre brusquement aujourd'hui, cela ressemble fort à du calcul politique. Medhorn a-t-il réellement fait son devoir? s'interroge le quotidien. Affaire à suivre.