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"La grosse misère" au Royaume-Uni commentée par la presse

Hugo Flotat-Talon
23 mai 2019

La presse allemande commente ce jeudi la prise de fonctions de nouveaux ministres en Autriche, après les démissions au sein du gouvernement. Il est aussi question du Brexit et de ses rebondissements, une nouvelle fois.

England Brexit Rede Premierministerin Theresa May
Theresa May, la première ministre anglaiseImage : Reuters/K. Wigglesworth

"Une grosse misère". Voilà comment parle ce jeudi la Süddeutsche de ce qui se passe au Royaume-Uni. Theresa May propose aux députés de voter, une nouvelle fois, la quatrième, son accord sur le Brexit. "Mais il est mort", estime la Süddeutsche. "La première ministre s'est battue, mais l'accord était mort et le restera", insiste le journal. 

"Cette nouvelle proposition de la Première ministre n'apportera rien disent ses opposants", écrit de son coté la Frankfürter Allgemeine Zeitung. "C'est une chevauchée dans le chaos", poursuit d'ailleurs le journal de Francfort. "Elle a voulu faire des concessions à tout le monde, mais c'est trop tard", renchérit la Süddeutsche. "Elle a au contraire réussi à accroître la résistance de tous les partis", approuve la Handelsblatt. 

Retrait de Theresa May

Tous les journaux évoquent d'ailleurs déjà le retrait de la Première ministre. "Elle doit laisser son parti qui a joué un rôle important dans son échec se débrouiller", écrit le correspondant du quotidien de Munich depuis Londres. "Les Britanniques ont besoin de changement chez leurs dirigeants", estime aussi la Tageszeitung. "Un autre visage qui semble au moins percevoir la réalité au 10 Downing Street". Pour le journal, si c'était le cas, alors, peut-être, un accord sur le Brexit pourrait être voté. 

"Même un accord pas très éloigné de ce que la Première ministre vient de proposer, mais sans elle, car tant que May montrera la voie de l'avenir, personne ne voudra l'emprunter", conclut le journal.

Des experts au gouvernement autrichien

Les journaux allemands qui regardent aussi vers l'est, en Autriche. C'est là-bas que chancelier autrichien Sebastian Kurz a nommé, ce mercredi, des nouveaux ministres au profil "technique". Des nouveaux ministres pour remplacer les membres du FPÖ qui ont quitté le gouvernement à la suite d'un scandale impliquant le parti d'extrême droite. "Ce sont des experts, indépendants du parti FPÖ", explique la Handelsblatt. Des experts qui doivent rester au gouvernement jusqu'à des législatives anticipées en septembre.

Une vidéo tournée en caméra cachée montre le chef du parti d'extrême droite FPÖ prêt à offrir à un oligarque russe des marchés publics en échange d'un soutien financierImage : Reuters/Der Spiegel und Süddeutsche Zeitung

"Un climat de peur"

En attendant, les journaux évoquent un pays "en crise". "L'Autriche est aujourd'hui est pays déchiré, à la recherche de son identité", ose même le Spiegel Online dans un très long article historique qui revient sur l'histoire du pays. "Seul le président s'est excusé auprès de ses compatriotes pour l'image dévastatrice dans le pays et à l'étranger", raconte depuis Vienne le correspondant la télévision publique allemande, l'ARD, dans un billet en ligne.

Le correspondant du Spiegel raconte aussi "l'atmosphère de peur dans le pays gouverné par les populistes de droite". "Des confrères m'appellent pour me demander de sortir des affaires, car ils ne peuvent pas le faire, ils ont trop peur, alors ils me demandent de publier les infos, et comme ça ils peuvent en parler juste en disant que ça vient de moi".

Le parlement autrichien votera lundi une motion de censure contre le chancelier Sebastian Kurz.

Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_