La guerre évitée de justesse à Gaza
14 novembre 2018Quatre cents roquettes tirées depuis Gaza se sont abattues sur Israël en moins d'une journée, l'armée israélienne a riposté en bombardant 150 cibles palestiniennes... La Süddeutsche Zeitung s'inquiète dans son commentaire du "cercle vicieux de la vengeance" dans le conflit permanent entre Israéliens et Palestiniens - c'était avant l'annonce, ce matin, de la démission du ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman.
La semaine dernière, écrit le journal, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé le transfert de 15 millions de dollars dans la bande de Gaza, un don du Qatar pour venir en aide aux civils du territoire sous blocus israélien. Netanyahu a reconnu que la situation humanitaire représentait un danger pour la stabilité de l'État hébreu.
Avec les attaques à la roquette sur Israël, la droite dure, dont Avigdor Lieberman est un des représentants, se voit confortée dans l'idée que les concessions faites au Hamas n'entraînent pas la paix mais encore plus de violence, déplore la Süddeutsche.
15 millions de dollars dans des valises acheminées vers la bande de Gaza, sous escorte israélienne! Le Hamas n'avait aucun intérêt à déclencher une guerre avec Israël, rétorque die tageszeitung. Manque de chance, une opération secrète menée parallèlement par un commando spécial israélien a mal tourné, des Palestiniens ont été tués dans les combats.
Les frères morts devaient être vengés, selon le code d'honneur des combattants islamistes. Au final, c'est le président palestinien Mahmoud Abbas qui profite de la situation, affirme le journal. Une guerre entre Israël et le Hamas lui permettrait de reprendre le contrôle de la bande de Gaza. Un "jeu sale" que les pays occidentaux qui financent l'autorité palestinienne ne devraient pas tolérer, estime la taz.
Angela Merkel favorable à une armée européenne
Fatiguée, désabusée? Le Parlement européen a pu voir une chancelière d'humeur combative, commente la Rhein-Zeitung après l'intervention d'Angela Merkel, hier à Strasbourg. "L'Europe doit agir là où on a besoin d'elle", a déclaré la chancelière allemande, ce qui est sans aucun doute la bonne direction à suivre, estime le journal de Coblence.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève le plaidoyer d'Angela Merkel en faveur d'une armée européenne, avec lequel elle a manifestement voulu soutenir le président Macron.
Dans le passé, rappelle le quotidien, elle s'était montrée plutôt sceptique sur cette idée. Mais elle sait qu'elle ne sera plus en fonctions lors de la mise en place d'une telle armée - si tant est que celle-ci voit le jour.