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La guerre en Syrie de plus en plus cruelle

Philippe Pognan
5 avril 2017

La perfide attaque au gaz hier en Syrie a provoqué l'indignation à travers le monde et fait l’objet de nombreux commentaires dans les journaux allemands.

Syrien Idlib Giftgasangriff
Image : picture-alliance/ZUMAPRESS/Syria Civil Defence

"La stratégie du président syrien Bachar al Assad est claire ", relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Si possible, détruire tous les rebelles, avant de commencer à négocier sérieusement de l’avenir de la Syrie. Les pertes humaines parmi la population civile font partie de ce calcul cynique. L’indignation face à cette dernière attaque au gaz est justifiée – mais ne change rien. En Syrie, on peut voir quels moyens un dictateur et ses complices sont prêts à employer pour imposer leur domination ! ", constate le quotidien de Francfort...

Un des survivants de l'attaque au gaz.Image : Getty Images/AFP/M. Al-Bakour

 

Le quotidien Tagesspiegel rappelle que "Quand les Etats-Unis ont laissé Bachar el-Assad franchir plusieurs fois une „ligne rouge“ sans réagir, les Européens n’ont pas essayé de sanctionner ces violations, mais ont servilement courbé l’échine, se cachant derrière les critiques essuyées par Barack Obama. Aujourd’hui on est arrivé à un point où l’Europe n’est même plus un acteur décisif à la table des négociations pour la Syrie voisine. Maintenant ce sont la Russie, l’Iran et la Turquie dont la voix importe, l’influence et la durabilité des efforts de l’Union européenne sont considérées comme négligeables, un outrage politique...", s’indigne le journal de Berlin…

 

Un avion de l'armée de l'air syrienne aux environs de Damas.Image : picture alliance/AA/D.al Din

"Le comportement de l’occident vis-à-vis de la Syrie a été jusqu’ici pour le moins négligent : les armes chimiques avec lesquelles l’aviation de Bachar el-Assad tue, auraient dû être démantelées en 2014 déjà, selon un engagement pris alors par Damas, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Mais aucun contrôle strict voire même des sanctions en raison des nombreuses infractions à cet engagement n’ont été mis en œuvre par les pays occidentaux …", critique le journal de Munich...

Portrait mural de Bachar al Assad à Alep.Image : Reuters/M. Hasano


Enfin, la taz ,die tageszeitung estime que face à la situation actuelle en Syrie, on ne peut fournir de soutien à la recontruction du pays: "Celui qui connaît le travail humanitaire en Syrie, sait de quoi il retourne. L’aide n’atteint que les partisans d’Assad ou  ceux qui font semblant et se taisent. Celui qui se révolte contre son régime, on l'affame ou le bombarde aussi longtemps qu’il se rende et accepte son expulsion. Les logements abandonnés sont répartis par les miliciens d’Assad ou les mercenaires iraniens. C’est un „nettoyage politique“ qui va de pair avec une restructuration confessionnelle ! Comment pourrait-on, dans ces conditions, reconstruire la Syrie, sans réhabiliter le régime? La réponse est amère, souligne la taz: pas du tout…"