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La Guinée renoue avec la violence

9 février 2018

Les affrontements entre les militants de partis politiques ont fait plusieurs morts. Au moins 50 personnes ont été interpellées dans le centre du pays, où ces violences post-électorales ont fait cinq morts.

Proteste in Conakry, Guinea
Image : AFP/Getty Images/C. Binani

"On ignore ce qui explique ces crimes" ( Alpha Bah Fischer)

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Depuis deux jours, des violences et affrontements entre partisans de partis politiques sont quotidiens. Les violences ont même touché les résidences de certains leaders politiques qui crient à la fraude électorale et appellent leurs militants à rester vigilants. 

Panique sur l'axe Hamdallaye-Cosa

Dans la banlieue nord de la capitale guinéenne, des pneus ont été brûlés et des véhicules incendiés ou vandalisés. Des actes dénoncés par le député de la coalition au pouvoir et président du parti national pour le renouveau, Alpha Bah Fischer.

"La CENI, l'institution en charge d'organiser les élections communales, c'est elle qui a organisé les élections législatives et le pouvoir n'a pas eu la majorité à l'assemblée nationale".

Des policiers font face aux manifestants à ConakryImage : AFP/Getty Images/C. Binani

Pour lui, il lui a fallu nouer des alliances avec d'autres partis pour obtenir la majorité au parlement. "C'est la même institution qui vient d'organiser les communales et communautaires, on dit que le pouvoir a perdu dans pas mal de communes dans la capitale. Cela prouve quand même la crédibilité des résultats" a ajouté, Bah Fischer qui appelle l'Etat guinéen à prendre ses responsabilités face au désordre et à l'impunité. 

Conakry sur une braise ?

Le chef de file de l'opposition Cellou Dalein Diallo dont le domicile privé aurait été attaqué par des hommes non encore identifiés a menacé de ne pas accepter les résultats pour fraudes massives.

Il  dénonce l'utilisation abusive des procurations lors du scrutin du 4 février. "La possibilité qui est donnée de faire des procurations, c'est la loi qui l'autorise. Que les gens volent, que les gens en fassent une utilisation abusive, nous avons été surpris de constater cela", a regretté Etienne Soropogui, en charge des opérations électorales à la CENI. 

Pour ce dernier, "le reste, c'est le travail qui est en train de se faire actuellement au niveau des commissions de centralisation présidées par des magistrats qui sont censés être des personnes indépendantes" 

La recrudescence des violences post-électorales inquiètent aussi les organisations de la société civile comme les initiateurs de GuinéeVote, la plateforme de veille électorale. "Notre objectif, c'est de faire en sorte qu'on utilise pas notre initiative pour diffuser les messages de haine qui incitent à la violence. Même si nous en tant que réseau des blogueurs, nous sommes aussi des défenseurs de la vérité des urnes. Nous voulons qu'il y ait la justice et la transparence. Mais il ne faut pas aussi utiliser les réseaux sociaux pour parler de violences" explique Alpha Diallo de l’association des blogueurs de Guinée, à l'origine de GuinéeVote. 

Pour sa part, la communauté internationale s'est dite inquiète de la montée de la violence en Guinée. Le représentant de l'ONU, Mohamed Ibn Chambas a invité les Guinéens à la sérénité et les acteurs politiques à éviter tout acte de violence afin de permettre à la Céni de poursuivre son travail.