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La Hongrie punie par Bruxelles

Jean-Michel Bos23 février 2012

Il n'y a pas que la Grèce qui souffre de l'Europe. La Hongrie vient de subir une sérieuse sanction avec la suspension d'une aide de plusieurs centaines de millions d'euros qui lui était due au titre du Fonds de cohésion.

Hungarian Prime Minister Viktor Orban, looks up upon arrival at the European Commission headquarters in Brussels, Tuesday, Jan. 24, 2012. (Foto:Yves Logghe/AP/dapd).
Viktor Orban EU Tadel Ungarn SparmaßnahmenImage : AP

« La Hongrie a été en déficit excessif depuis qu’elle a rejoint l’Union européenne en 2004. La Hongrie avait jusqu’à l’année dernière, 2011, pour corriger son déficit excessif, ce qu’elle n’a pas fait. C’est pourquoi la Commission propose de suspendre le versement des 495 millions d’euros prévus au titre des Fonds de cohésion pour l’année 2013. » Cette déclaration du commissaire européen Olli Rehn, en charge des Affaires économiques et monétaires, réalisée cette semaine à Bruxelles, avait pour but de marquer les esprits en précisant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'une punition. Mais il est difficile d'imaginer que cette décision n'est pas liée d'une manière ou d'une autre à la dégradation des relations entre Budapest et Bruxelles au cours des derniers mois.

Bruxelles reproche en effet à la Hongrie une réforme de sa constitution qui restreint la liberté de la presse. Une réforme liberticide qui représente un véritable défi pour l'Europe qui ne peut pas admettre, sans renier ses valeurs, qu'un pays membre puisse bafouer ouvertement une liberté aussi fondamentale que celle de la presse et des médias.

Deux poids deux mesures?

Le commissaire européen Olli Rehn a annoncé le 22 février la suspension de 495 millions d'euros d'aide à la HomgrieImage : picture alliance/dpa

Certes, la sanction subie par la Hongrie concerne un tout autre sujet mais comment ne pas voir un lien entre les deux. Ceci d'autant plus que cette sanction est inédite. Pourtant, avant la Hongrie, la France et l'Allemagne eux-mêmes avaient violé les principes du pacte de stabilité et le plafond de 3% du PIB pour les déficits publics. Mais Paris et Berlin n'ont jamais été punis. Bruxelles a fait mine de ne rien voir.

Deux poids deux mesures ? Sans doute. Mais c'est aussi plus compliqué. D'abord, nombreux sont ceux à Bruxelles qui sont heureux de rappeler à l'ordre le Premier ministre hongrois Viktor Orban dont les rodomontades et les accents nationalistes exaspèrent. Enfin, Bruxelles doit prouver au monde entier que les temps ont changé. Désormais, c'est le règne de l'orthodoxie symbolisé par le pacte budgétaire signé par 26 États sur 27 – dont la Hongrie de Viktor Orban. Désormais, il n'est plus possible de laisser les contrevenants impunis. La Hongrie vient de l'apprendre à ses frais. Peut importe si cela permet au passage de régler quelques passifs qui sont tout autant politiques que budgétaires.

L'eurodéputé français José Bové a dénoncé l'accord agricole signé entre le Maroc et l'UEImage : CC-BY-SA-2.5 Guillaume Paumier

Dumping social

Le Parlement européen a voté un accord très controversé qui va libéraliser les échanges agricoles entre l'Union européenne et le Maroc. Un accord agricole défendu par Rabat et la Commission européenne mais vivement contesté par les agriculteurs européens, notamment par les producteurs espagnols de tomates qui dénoncent les risques d'un dumping social.

Par ailleurs, l'eurodéputé français José Bové, pour sa part, a souligné le fait que cet accord va aussi faire disparaître les petites exploitations agricoles au Maroc. José Bové appelé à voter contre un texte dont il était pourtant le rapporteur au parlement européen.

Délinquants sexuels

Les castrations forcées pour les délinquants sexuels sont dénoncées par le Conseil de l'EuropeImage : detailblick/Fotolia

La castration chirurgicale est une opération radicale toujours pratiquée sur les délinquants sexuels en République tchèque, alors que la majorité des pays européens ont préféré opté pour la castration chimique à l'aide de médicaments. Malgré les pressions internationales, les autorités tchèques refusent de renoncer à cette pratique.

C'est un reportage de notre correspondant à Prague, Alexis Rosenzweig.

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