La honte d'Idomeni
25 mai 2016Le moment est admirable, ironise die tageszeitung. Alors que sont réunis des experts du monde entier en Turquie pour améliorer l'aide humanitaire, juste à côté, en Grèce, est évacué un camp devenu un cul de sac pour des milliers de migrants. Pendant des mois, ils ont vécu dans la poussière, la boue, sous la pluie, à subir des gaz lacrymogènes et avec comme seule perspective, le fil barbelé macédonien.
Sophocle n'aurait pas inventé de meilleure tragédie grecque, poursuit le journal de Berlin. Des drames de migrants en Méditerrannée ou sur les routes d'Europe occidentale sont malheureusement à prévoir. Et au niveau européen, il n'y a pas la moindre idée pour y faire face. L'Europe ne peut pas être fière du camp d'Idomeni, conclut-il.
De son côté, Die Welt assure qu'il est juste et bon que ce camp soit évacué. Et c'est encore mieux que cela se passe sans violences, écrit le journal conservateur de Berlin. Certains ont dénoncé l'échec de la Grèce, qui se considérait comme un pays de transit et dont les installations n'ont pas fait face à l'afflux de migrants. Mais l'échec est plutôt dans la manière dont agit le gouvernement turc avec ses 3 millions de réfugiés. Le sort de ceux d'Idomeni ne va pas forcément être meilleur désormais. Mais au moins, ils auront un logement en Grèce - ce camp ne leur a rien apporté de bon.
Des conditions de vie épouvantables
Les conditions dans lesquelles vivaient les immigrés ne pouvaient laisser personne indifférent, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le cauchemar d'Idomeni est devenu le symbole de la politique d'immigration chaotique. Pour le journal de Francfort, moins l'Europe sera dépendante de la Turquie sur la question des réfugiés et plus elle sera en position de force pour négocier avec le président Erdogan. Pour la politique de migration à venir, Allemands et Européens ne doivent pas trahir leur valeurs et leurs principes et doivent empêcher la formation d'un nouvel Idomeni.