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La justice angolaise s'en prend à la "princesse" dos Santos

2 janvier 2020

Le parquet angolais a décidé le gel des comptes bancaires et des actifs d'Isabel dos Santos, la fille aînée de l’ex-président José Eduardo dos Santos. Elle est accusée d'avoir détourné plus d'un milliard de dollars.

Angola Isabel dos Santos spricht zu Journalisten
Image : Reuters/E. Cropley

'Elle n'est pas la première. Elle ne sera pas la dernière' (E.D. Ribeiro) - MP3-Stereo

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La justice soupçonne Isabel dos Santos, son époux d'origine congolaise Sindika Dokolo et leur conseiller financier portugais, d'avoir détourné plus d'un milliard de dollars d'argent public.

Selon le parquet de Luanda, lorsqu’elle dirigeait la Société nationale pétrolière Sonagol entre 2016 et 2017, ils auraient tous les trois transféré d'importantes sommes en devises étrangères. Cet argent aurait bénéficié à des compagnies étrangères dont les accusés sont les bénéficiaires, toujours selon le parquet. L'époux d'Isabel dos Santos, Sindika Dokolo, réfute ces accusations.

"Une mauvaise nouvelle pour l'Etat de droit"

Bataille entre l'ancien et le nouveau régime

Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2017, le président Joao Lourenço a lancé une vaste opération de lutte contre la corruption. Elle a abouti au gel et au rapatriement d’une partie des fonds placés dans des paradis fiscaux par les anciens dignitaires du régime dos Santos.

"La meilleure alliée de Lourenço, c'est la société civile" (E-D. Ribeiro)

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"Aujourd’hui, la justice angolaise est tout à fait différente de ce qui s’est passé du temps du père d’Isabel dos Santos. Parce qu'Isabel dos Santos n’est pas la première. Et il y en aura sûrement d’autres", soutient le journaliste Eduardo-Datcha Ribeiro. Pour ce spécialiste de l’Angola, il ne s'agit pas d'un règlement de compte.

José Eduardo dos Santos, sur la sellette ?

L’ancien président José Eduardo dos Santos qui vit hors de l’Angola depuis plusieurs mois sera-t-il la prochaine cible de cette opération mains propres ? Le consultant belge Daniel Ribant, auteur de "L'Angola de A à Z" publié chez l'Harmattan n'exclut pas une mise en cause de l'ex-chef d'Etat en personne : 

'On passe progressivement à une autre phase' (Daniel Ribant) - MP3-Stereo

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"Il est symptomatique de noter que dans l’ordonnance émise par le tribunal provincial de Luanda, il soit fait nommément état du président dos Santos qui est accusé d’avoir lui-même mis en place un système pour faciliter le rachat d’une société d’un joaillier suisse", précise-t-il. "Ceci montre quand même que le pouvoir se permet maintenant d’accuser directement l’ancien président de détournement. On passe progressivement à une autre phase". 

Dos Santos fils, également dans le viseur

Accusé d’avoir détourné 500 millions de dollars, mais aussi de blanchiment d’argent et d’escroquerie, Jose Filomeno dos Santos, le fils de l’ex-président, a été placé en détention provisoire le 24 septembre dernier. Son procès a débuté en décembre à Luanda.

Pour rappel, Jose Eduardo dos Santos a dirigé l'Angola pendant trente-huit ans entre 1979 et 2017. Nombre de ses détracteurs l’accusent d’avoir instauré un système de prévarication qui aurait profité à ses proches.

Enfin, l’Angola est le deuxième pays producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne. Selon l'ONU, plus d'un tiers de ses 30 millions d'habitants y vivent pourtant dans une pauvreté extrême.