"La Maison Blanche est ravie"
26 mars 2019"La Maison Blanche est ravie", mais pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce triomphe pour Donald Trump et les Républicains "ne doit pas faire oublier que Mueller a inculpé au long de son enquête sept anciens conseillers de Trump", dont certains ont déjà été condamnés à de la prison.
"Cela ne veut pas dire que Trump serait indirectement coupable mais cela en dit long sur l'entourage du président, lui qui avait dit qu'il allait nettoyer le marécage" de Washington.
Pour le quotidien, "le plus troublant dans cette jubilation à la Maison Blanche est qu'une nouvelle fois, pas un mot n'a été prononcé sur l'ingérence russe dans le processus électoral américain". Pourtant, le rapport accuse une vingtaine de Russes des services secrets du Kremlin d'avoir mené une campagne pro-Trump sur les réseaux sociaux.
"Pourquoi Trump est-il si déterminé à faire la cour à Poutine ?" demande la FAZ. Voilà une question à laquelle le rapport de Robert Mueller ne répond pas.
"Culture politique dépravée"
Cette réjouissance autour de l'information selon laquelle Donald Trump n'est pas coupable de collusion avec une puissance étrangère, "fait remarquer à quoi les Etats-Unis ont été réduits, écrit la Frankfurter Rundschau. Les exigences morales vis-à-vis du président sont tombées tellement bas, (…) qu'il s'agit déjà d'une victoire de ne pas avoir un pied en prison."
"Cela montre à quel point les standards ont évolué ces dernières années", commente la Tageszeitung. "Trump, comme pendant ses années de businessman, s'est entouré de criminels pendant son entrée en politique. A une époque, cela aurait suffi à mettre fin à une carrière politique. Mais chez Trump, tout est différent."
Quoi qu'il en soit, le "Russia-Gate est bel et bien terminé sur le plan politique, Trump a gagné", martèle le journal. Maintenant que l'enquête est terminée, ses opposants doivent cesser de nourrir le discours de la victimisation. En route donc pour 2020.
"L'Amérique de Trump est un lieu où la culture politique est dépravée, où beaucoup de valeurs démocratiques ne comptent plus", estime la Frankfurter Rundschau, qui appelle à l'émergence d'un "réconciliateur radical" face à Trump qui polarise. "Un homme, mieux encore une femme, du centre. Ce serait la réponse qui rendrait sa grandeur à l'Amérique".
Exit Theresa May
Autre pays en quête de grandeur politique : le Royaume-Uni, où les députés à Londres ont pris la main lundi sur le Brexit. Theresa May perd le contrôle sur ce qui sera voté dans les prochains jours.
"Une sorte de révolution", commente la Zeit Online, pour qui cette décision met tout sens dessus dessous." Pour l'hebdomadaire de Hambourg, dans tout ce fiasco, "le Parlement et le gouvernement ont même réussi à déclencher une guerre constitutionnelle".
Theresa May espère certainement que le Parlement "ne sera pas en mesure de se mettre d'accord sur une solution bipartisane. Cela montrerait que son accord de sortie négocié avec l'Union européenne est un compromis pour que la sortie de l'Union européenne devienne une réalité."