La mission Atalante va-t-elle tomber à l'eau?
11 décembre 2008Feu à volonté! L'ordre s'imprime en lettres blanches sur le bleu des eaux somaliennes en Une de die Tageszeitung. Le gouvernement allemand a décidé, hier, de partiper à la mission Atalante, lancée par l'Union europénne pour tenter de lutter contre la piraterie qui sévit au large des côtes de la Somalie. Tant mieux si les pays riches veulent protéger eux-mêmes leurs navires marchands et leurs routes maritimes, écrit le quotidien. Mais il est très probable que leur entreprise tombe à l'eau car surveiller une surface maritime d'un million de kilomètres carrés à l'aide d'une poignée de bateaux de guerre est tout simplement impossible. Et puis, poursuit le journal, l'Union européenne devrait surtout comprendre que la piraterie n'est qu'une des nombreuses manifestations du vide étatique qui existe en Somalie depuis près de 18 ans. Dès lors, c'est une drôle d'idée de faire passer la protection de navires marchands avant celle de la population somalienne alors que le pays sombre dans une guerre cvile. La mission Atalante ne pourra réussir que si elle agit aussi en faveur de la pacification du pays.
La Süddeutsche Zeitung se félicite de la participation de la Bundeswehr à la mission Atalante. En tant que grande puissance exportatrice, l'Allemagne a tout intérêt à préserver la sécurité sur ses routes maritimes. Mais, note le quotidien, il faut bien que Berlin et l'Union européenne soient conscients que ce n'est pas avec cette mission qu'ils peuvent espérer changer quoi que ce soit à la situation catastrophique de la Somalie.
L'Etat est comme une tortue: la peur les fait rentrer l'une dans sa carapace, l'autre dans son char, note pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung a propos de la Grèce. Le pays traverse une crise profonde comme l'illustrent les manifestations violentes de ces derniers jours. Et pour le quotidien, l'une des raisons de la faiblesse de l'Etat grec est à chercher dans la quasi absence de forces sociales, celles que l'on nomme libérales ou conservatrices dans d'autres pays. Die Welt dénonce elle la corruption et le népotisme qui dominent les structures étatiques de la Grèce, et souligne la persistance d'un fossé nord-sud au sein de l'Union européenne.
La Süddeutsche Zeitung, enfin, revient sur le retrait des troupes britanniques d'Irak prévu pour le début de l'année prochaine. Les soldats de Sa Majesté ne sont ni des vainqueurs ni des vaincus, note le quotidien. Ils font seulement partie d'une armée qui a perdu sa signification. Car, on a beau dire, la guerre d'Irak est et a toujours été une guerre américaine et le retrait des troupes, qu'il se déroule de manière pacifique ou désastreuse, dépendra, lui aussi, des Américains et d'eux seuls.