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La mort d'Arafat Jarada enflamme la Cisjordanie

Jean-Michel Bos25 février 2013

La tension monte en Cisjordanie où la mort d'un détenu palestinien pourrait mettre le feu aux poudres et déclencher un nouveau soulèvement général dans les territoires occupés. Le détenu pourrait avoir été torturé.

Palestinian protesters throw stones during clashes with Israeli soldiers and border policemen in the West Bank city of Hebron February 24, 2013. Israel on Sunday demanded the Palestinian Authority stem a surge of anti-Israeli protests ahead of U.S. President Barack Obama's visit to the region next month. The death in an Israeli jail of a Palestinian detainee on Saturday and an on-going hunger strike by four inmates have fuelled tensions in the West Bank. REUTERS/Ammar Awad (WEST BANK - Tags: POLITICS CIVIL UNREST)
Image : Reuters

Les déclarations des deux camps sont comme à l'accoutumée contradictoires. Les Palestiniens affirment que le détenu a été torturé. Le gouvernement israélien conteste cette version et exige de l'Autorité palestinienne qu'elle maintienne le calme.

Une chose est sûre cependant : Arafat Jarada, un Palestinien de 30 ans arrêté le 18 février, est mort en prison et ses funérailles ont donné lieu ce lundi à des funérailles de martyr avec des milliers de manifestants dans son village natal, non loin de la ville d'Hébron.

Le ministre palestinien des prisonniers a affirmé, citant le médecin légiste qui a participé hier à l'autopsie, que le jeune homme est mort de tortures alors qu’il était interrogé par le Shin Beth, le service de la sécurité intérieure israélienne. Les autorités israéliennes affirment pour leur part qu’Arafat Jarada est mort d'une crise cardiaque et que les contusions sur son corps et ses côtes cassés ont pu être provoquées par les tentatives pour le réanimer. Le gouvernement a affirmé qu’il avait besoin de plus d’informations avant de donner une explication définitive à cette mort.

L'Autorité palestinienne réclame une enquête internationaleImage : picture-alliance/ZUMAPRESS.com

Quelle que soit la vérité, ce nouveau drame éclaire le dossier des 4700 Palestiniens emprisonnés par Israël. Un dossier sensible dans la société palestinienne où quasiment chaque famille a un de ses membres en prison.

Qui plus est, l’organisation israélienne des droits humains, B’Tselem, affirme avoir recensé 700 cas de mauvais traitements de détenus par les services du Shin Beth au cours de la dernière décennie. Tout ceci crée une situation déjà très tendue et la mort d’Arafat Jarada risque de jouer le rôle d'étincelle. Israël prend très au sérieux les risques d'un nouveau soulèvement et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exigé que l'Autorité Palestinienne maintienne le calme.

La police anti-émeute mobilisée contre les risques de dérapagesImage : Reuters

La dureté du ton utilisé dans chaque camp intervient à un mois de la visite annoncée du président Barack Obama en Israël et à Gaza. Un embrasement soudain viendrait soutenir l'argument palestinien selon lequel aucun effort vers la paix ne pourra être conduit sans la pression des États-Unis.