La mort d'Arafat Jarada enflamme la Cisjordanie
25 février 2013Les déclarations des deux camps sont comme à l'accoutumée contradictoires. Les Palestiniens affirment que le détenu a été torturé. Le gouvernement israélien conteste cette version et exige de l'Autorité palestinienne qu'elle maintienne le calme.
Une chose est sûre cependant : Arafat Jarada, un Palestinien de 30 ans arrêté le 18 février, est mort en prison et ses funérailles ont donné lieu ce lundi à des funérailles de martyr avec des milliers de manifestants dans son village natal, non loin de la ville d'Hébron.
Le ministre palestinien des prisonniers a affirmé, citant le médecin légiste qui a participé hier à l'autopsie, que le jeune homme est mort de tortures alors qu’il était interrogé par le Shin Beth, le service de la sécurité intérieure israélienne. Les autorités israéliennes affirment pour leur part qu’Arafat Jarada est mort d'une crise cardiaque et que les contusions sur son corps et ses côtes cassés ont pu être provoquées par les tentatives pour le réanimer. Le gouvernement a affirmé qu’il avait besoin de plus d’informations avant de donner une explication définitive à cette mort.
Quelle que soit la vérité, ce nouveau drame éclaire le dossier des 4700 Palestiniens emprisonnés par Israël. Un dossier sensible dans la société palestinienne où quasiment chaque famille a un de ses membres en prison.
Qui plus est, l’organisation israélienne des droits humains, B’Tselem, affirme avoir recensé 700 cas de mauvais traitements de détenus par les services du Shin Beth au cours de la dernière décennie. Tout ceci crée une situation déjà très tendue et la mort d’Arafat Jarada risque de jouer le rôle d'étincelle. Israël prend très au sérieux les risques d'un nouveau soulèvement et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exigé que l'Autorité Palestinienne maintienne le calme.
La dureté du ton utilisé dans chaque camp intervient à un mois de la visite annoncée du président Barack Obama en Israël et à Gaza. Un embrasement soudain viendrait soutenir l'argument palestinien selon lequel aucun effort vers la paix ne pourra être conduit sans la pression des États-Unis.