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La paix et les élections en danger au Mozambique

30 août 2019

A peine signé, l'accord de paix entre le gouvernement du Mozambique et la RENAMO est déjà fragilisé. Le bras armé du parti d'opposition souhaite le renégocier et menace d'empêcher la tenue des élections en octobre.

RENAMO Guerillakämpfer in Gorongosa, Mosambik
Image : DW/A. Sebastiao

'Quiconque appellera à voter, nous le tuerons' (Général Mariano Nhongo) - MP3-Stereo

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L'accord de paix signé le 1er août avait suscité de grands espoirs. Notamment la fin du conflit armé qui oppose depuis 1975 le Frelimo au pouvoir et la Renamo, principal parti d'opposition. Cet accord prévoit le désarmement intégral de la Renamo, le démantèlement de ses bases militaires et l'intégration progressive de ses combattants dans les forces armées de l'Etat.Le texte a été salué notamment par l'ambassadeur d'Allemagne au Mozambique, Detlev Wolter : "C'est un jour historique qui scelle le retour de la stabilité et la réconciliation au Mozambique."

Menaces de la junte militaire

Mais une branche dissidente de la Renamo refuse de reconnaître l'accord de paix, et menace d'empêcher le processus électoral : "Le gouvernement du Mozambique doit renégocier l'accord de paix avec nous, la junte militaire de la Renamo. C'est seulement après que pourront avoir lieu la campagne électorale et les élections. Sinon, il n'y aura pas de campagne électorale. Quiconque appellera à voter, nous le tuerons."

Un ton martial et des menaces claires du général Mariano Nhongo, au micro de la DW. L'homme se présente comme le seul chef légitime de la Renamo. Il exige d'être invité à la table des négociations par le gouvernement.

Des électeurs piégés

Manifestation en faveur de la paix à Maputo en 2016Image : DW/L.Matias

L'accord du 1er août n'est pas le premier du genre. Depuis 1992, plusieurs tentatives ont échoué de ramener la paix au Mozambique. 

De nombreux électeurs, notamment des jeunes, se sentent "pris en otages" par les deux grands partis historiques qui se disputent le pouvoir depuis si longtemps. Au Parlement aussi, des voix critiques se font entendre. La campagne électorale est censée commencer début septembre pour les élections législatives et présidentielles du 15 octobre.Si le scrutin peut avoir lieu comme prévu.