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La peur d'une Crimée bis

Claire-Marie Kostmann9 avril 2014

La situation en Ukraine continue d'inquiéter les éditorialistes allemands. Ils s'intéressent aussi à l'annulation de la loi européenne imposant de conserver des données téléphoniques et courriels pendant au moins 6 mois.

Une manifestation pro-russe à Donetsk dans l'est de l'Ukraine dimanche
Une manifestation pro-russe à Donetsk dans l'est de l'Ukraine dimancheImage : picture-alliance/dpa

Les manifestations et les occupations de ces derniers jours dans l'est de l'Ukraine ressemblent à ce qui se passait avant le rattachement de la Crimée à la Russie, note die tageszeitung. Il est possible que le président russe Vladimir Poutine n'ait plus le contrôle des événements. Mais une chose est sûre, il n'y a qu'une seule manière de désamorcer la situation. L'Union européenne et les Etats-Unis doivent persuader le gouvernement de transition de Kiev d'organiser des élections parlementaires, en plus de l'élection présidentielle prévue le 25 mai.

Pour die tageszeitung, la population russophone doit pouvoir participer à la nouvelle Constitution, pour que les droits des minorités soient respectées. Ainsi, Vladimir Poutine retirera ses troupes de la frontière.

Des manifestants pro-russes ont occupé un bâtiment de l'administration régionale à DonetskImage : picture-alliance/dpa

Le président russe peut profiter des divisions de l'Europe, estime la Süddeutsche Zeitung. Bruxelles a déjà défini sa ligne rouge : si les troupes russes entreent en Ukraine, il y aura des sanctions économiques envers Moscou. Mais la Russie n'a pas besoin d'envahir le pays pour y faire régner le chaos. La menace de 40 000 soldats à ses portes est suffisante.

Les juges de la Cour européenne de justice au Luxembourg ont bien agi selon Die WeltImage : picture-alliance/dpa

Die Welt salue le jugement de la Cour européenne de justice au Luxembourg. Celle-ci a annulé la directive de la Commission, qui impose de garder pendant au moins 6 mois les données téléphoniques et les courriels. Pour le journal, c'est un jugement de grande portée en faveur des droits fondamentaux en Europe. Jusqu'où peut aller l'Etat dans la vie privée des citoyens, pour assurer la lutte contre la criminalité et le terrorisme ? Les juges ont rappelé que n'importe qui avait le droit au secret de la correspondance. Le stockage des données doit se faire au minimum. C'est pour le bien de la démocratie, souligne Die Welt.

Ce jugement tombe alors que le scandale de la NSA a marqué les esprits, rappelle la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le journal souligne aussi que l'Allemagne n'a pas été le seul pays où des voix se sont élevées contre la rétention des données. Mais c'est le seul où la directive européenne n'a pas été appliquée.

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