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La planification familiale, clé pour le développement

11 juillet 2011

Dans certaines parties du monde, la croissance démographique anéantit trop souvent la croissance économique. C’est le cas notamment en Afrique subsaharienne. Le Bénin en est un exemple parmi d’autres.

Pierre Klopka, Gisèle et leurs enfants à Gnassata, BéninImage : Schaeffer

Malgré une croissance économique continue, plus de la moitié des 7,8 millions de Béninois vivent dans la misère.

Debout à côté de sa case, Pierre Kploka tente vainement de discipliner la dizaine d’enfants qui courent autour de lui. Ce cultivateur et tradi-thérapeute âgé de 60 ans vit avec ses trois épouses et leurs enfants à Gnassata, un petit village situé à quelque 135 kilomètres de Cotonou.

« J’ai seulement trois épouses. La première m’a fait neuf enfants. La deuxième en a fait cinq et la troisième quatre. Pour nourrir toute cette famille ? il faut pas moins de 3 mille francs CFA par jour ! »

Trois mille francs CFA (un peu plus de 4 euros) par jour, Pierre Kploka n’a pas cet argent. Les revenus de la famille sont insuffisants par rapport à ses besoins. Neuf de ses 18 enfants ont déjà abandonné l’école. Les plus âgés sont à l’apprentissage.

Au Bénin, les familles nombreuses sont une réalité le plus souvent issue de la polygamie. En moyenne, 27 foyers sur 100 sont polygames. En 2002, le rythme de croissance de la population était estimé à environ 3,25%. Aussi, malgré un taux de croissance économique de 5% actuellement, le Bénin reste un pays majoritairement pauvre, la pression démographique annulant les effets de la croissance économique.

Serge Kitihoun, de l'ABPFImage : Schaeffer

La planification familiale devrait permettre d’inverser cette tendance. L’ABPF, l’Association béninoise pour la promotion de la famille s’efforce de sensibiliser la population. Serge Kitihoun est directeur de programme à l’ABPF :

« La planification familiale est une des clés du développement. Et ce faisant, nous aurons des bras valides, parce que les enfants qui vont naître seront des enfants désirés et bien éduqués, bénéficieront de toutes les infrastructures nécessaires pour leur développement et donc contribueront au développement du pays. Et ce qui est aussi important, c’est que la planification permettra au gouvernement de maîtriser le rythme de croissance de la population… »

Cependant, malgré certains succès enregistrés ces dernières années, notamment en milieu urbain, la fréquentation des centres de sensibilisation dans les zones rurales reste encore mal perçue. Et il faut dire qu'avec moins de 8 millions de Béninois, l’Etat ne veut pas encore limiter les naissances, mais plutôt aider au planning familial. Ainsi, selon le directeur de l’enfance et de l’adolescence au ministère de la Famille et de la Solidarité nationale, « si les gens ont les moyens de subvenir aux besoins de leur famille,ils peuvent avoir le nombre d’enfants qu’ils veulent » !

Auteur : Fréjus Quénum
Edition : Philippe Pognan