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La presse allemande sévère après l'élection dans la Hesse

Hugo Flotat-Talon
29 octobre 2018

Ce lundi, la défaite des partis traditionnels allemands dans la Hesse est à la Une de tous les journaux. L'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir au Brésil est aussi très commentée.

Deutsche Zeitungen nach der Wahl in Hessen
Image : DW/H. Flotat-Talon

On votait dans la Hesse ce dimanche en Allemagne. Un scrutin régional qui a vu les partis traditionnels perdre du terrain, alors que les Verts et l'extrême-droite sont en progression. Scrutin régional avec des conséquences nationales, et notamment les annonces officielles d'Angela Merkel qui ressemblent à la fin de sa carriére politique : la chancelière a dit que ce serait son dernier mandat de chancelière et renoncé à la présidence de son parti. 

Lire aussi → Angela Merkel annonce la fin de sa carrière politique

De quoi contenter la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui écrivait lundi matin. "Elle ne peut plus se tenir au pouvoir, ce serait une grosse erreur". Pour Zeit online, les décisions à prendre après cette élection doivent cependant être plus importantes encore : "Le SPD doit se retirer de la grande coalition", dit le journal qui parle du parti qui "comme aucun n'autre est celui qui a accepté d'être désanvatagé pour réformer le pays". "Aujourd'hui pour se sauver et parce que l'Allemagne ne peut pas se passer d'un parti social-démocrate, le SPD doit donc se retirer".

D'autres comme la Frankenpost sont moins radicaux, mais pas moins sévères. "Stop avec les bagarres de cour de récré à Berlin", écrit le journal en référence aux désaccords exprimés publiquement entre Angela Merkel et ses ministres depuis des semaines. On parle aussi un peu de la poussée des Verts, on relativise celle de l'extrême-droite "moins forte que l'AfD ne l'aurait souhaité", même si dès janvier le parti sera présent dans tous les parlements régionaux du pays.

Une extrême-droite qui profite de la "perte de confiance des électeurs dans les partis traditionnels", comme l'écrit la Frankfurter Neue Presse. "On a vu une campagne avec un langage de professionnels de la politique", dit le journal. "On a besoin de nouveaux élus, à l'image d'Helmut Kohl, de Willy Brandt, qui savent parler la langue des gens, comprennent leurs sentiments, sans être dans l'excès comme Trump", estime le journal.

"Le danger pour la liberté" au Brésil

Jair Bolsonora prendra ses fonctions le 1er janvier 2019 après sa victoire avec plus de 55% des voix.Image : picture-alliance/Xinhua/L. Ming

Et puis une autre élection dans la presse, celle au Brésil. Avec la victoire de l'extrême-droite et de Jair Bolsonaro.

"Un danger pour la liberté", titre Zeit Online. "Un homme de répression, de l'ultra-droite, les droits de l'homme ne l'intéressent pas". Les commentaires et les analyses se recoupent avec l'Allemagne sur certains points. "La candidature de Bolsonaro n'aurait jamais été couronnée de succès si le Brésil n'avait pas connu une profonde crise politique de confiance", analyse la FAZ, parlant de "rejet des partis traditionnels".

Beaucoup de questions sur l'avenir du Brésil dans les colonnes des journaux. Que vaudront les paroles de celui qui a "vanté les dictatures, promis d'autoriser la torture pour les enquêtes policières ou fait allusion à la possibilité d'une dissolution anticonstitutionnelle du Congrès", se demande par exemple la Neue Zürcher Zeitung de Zurich. "Cela dépendra beaucoup de ceux qui l'entoureront. Réponse fin novembre", conclut la FAZ.

Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_
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