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La redistribution des revenus miniers pose problème en RDC

13 septembre 2018

À la 3ème conférence internationale des mines à Kolwezi, le président Kabila a exigé l’application du nouveau code minier. La RDC est réputée pour la mauvaise gestion de ses ressources minières pourtant immenses.

Kobalt Metall
Image : picture-alliance / © Balance/Pho

"Ici c’est la souffrance. On ne gagne presque rien" (Mineur congolais)

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Le président Joseph Kabila a lancé les travaux de cette rencontre qui met l'accent sur l'exploitation du cobalt dont la République démocratique du Congo détient 40% des réserves mondiales. Il a dans son message

Image : Getty Images/AFP/F. Scoppa

Malgré ces ressources minières, les populations restent pauvres. Egalement le mode d'extraction du cobalt en RDC, nécessaire à la fabrication des batteries et des téléphones portables, est pointé du doigt. Et pour cause: des mineurs y compris des femmes et des enfants sont exploités dans des mines à ciel ouvert et exposés à toutes sortes de maladies… dans l’indifférence quasi générale.

Selon les statistiques portant l'exploitation mondiale du cobalt, la République démocratique du Congo (RDC) produit à elle seule 63% de ce minerai. La RDC est ainsi le premier producteur et exportateur mondial du métal vert indispensable aux secteurs tels que l’automobile électrique et les technologies de pointe.

RDC, leader mondial du colbat

Avec le cobalt, le Congo s'impose sans aucun doute comme un pays stratégique dans l’approvisionnement de l’industrie mondiale. En revanche, les Congolais profitent très peu des revenus issus de l'exploitation de ce minerai.

Depuis un peu plus de 15 ans, la Gécamines, la Générale des carrières et des mines du Congo, est à l’agonie. La plupart des carrières ont été cédées à des firmes étrangères et le reste est toujours exploité de façon artisanale comme à Kipushi, une cité minière non loin de Lubumbashi, devenue la cité des déshérités, explique l’un des responsables des mineurs qui s’est confié à la DW.  

Image : Getty Images/AFP/F. Scoppa

"Ici c’est la souffrance. On ne gagne presque rien. C'est à cause de la faillite de la Gécamines que nous-mêmes, avec nos femmes et nos enfants, nous sommes dans cette carrière. Kipushi est par terre. Nous enterrons chaque semaine nos parents et des anciens agents Gécamines. Nous sommes exposés, c'est vrai, aux maladies, parce que nous n'avons pas d'équipements appropriés. Mais si nous ne le faisons pas, nous mourrons de faim. On ne sait même pas cultiver faute de semences et d'intrants. A Kipushi, tout est mort à cause de la Gécamines."

La veille de la conférence internationale des mines de Kolwezi, les organisations de la société civile congolaise ont publié une évaluation des décisions prises lors de la précédente édition, qui s’est tenue à Goma.

Problème de redistribution 

Cette évaluation basée sur la législation minière en vigueur en RDC a fait ressortir un déficit chronique de la redistribution équitable des ressources au profit des communautés locales alimentant des conflits d'intérêts, voire des conflits armés. Alexis Muhima Shinja, membre de l'Observateur de la société civile pour les minerais de paix à Goma prend part à la conférence sur les mines à  Kolwezi.

" Il y a des avancées significatives comme l'adoption du nouveau code et le règlement minier. Mais il reste beaucoup à faire pour que l'exploitation ait un impact sur la vie des communautés"

Les différentes plateformes des organisations congolaises impliquées dans le suivi et le contrôle de la bonne gouvernance du secteur extractif en République démocratique du Congo fondent leur espoir sur le fait que la 3e conférence permette de lutter contre la corruption dans le secteur pour une meilleure redistribution des revenus du cobalt.