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Rapprochement Russie-Centrafrique au niveau de la défense

Paul Lorgerie
21 août 2018

Les ministres de la défense des deux pays, Sergueï Choïgou et Marie-Noëlle Koyara, ont signé ce mardi un accord en ce sens. La présence du Kremlin se fait de plus en plus ressentir et est bien vue des Centrafricains.

Zentralafrikanische Republik  Bangui - Camp Kassaï Camp Kassaï
Image : DW/H. Marboua

A Bangui, la présence russe n'est plus un secret. Ici et là fleurissent des drapeaux blanc, bleu, rouge, remplaçant progressivement le bleu, blanc, rouge français. Une visibilité qui ne fait que progresser depuis janvier, date à laquelle les premières armes russes sont arrivées sur le territoire centrafricain après que le Kremlin a obtenu, en décembre 2017, une levée de l'embargo imposé par les Nations unies.

Une vraie chance pour restaurer le calme dans le pays

Depuis, les liens entre les deux pays n'ont fait que se renforcer. Envoi de 170 instructeurs russes pour former les forces armées centrafricaines en janvier, apparition d'une garde rapprochée lors de l'anniversaire de l'investiture du président Faustin-Archange Touadéra en mars, tentative avortée d'organisation d'une négociation entre le gouvernement et les groupes armés sous l'égide de la Russie en juillet… Tant de signes marquant l'intérêt croissant du Kremlin pour la Centrafrique.

Faustin-Archange Touadéra et Vladimir Poutine s'étaient rencontrés en mai dernier.Image : Imago/ITAR-TASS/V. Sharifulin

Et tant de signes accueillis à bras ouverts par les Centrafricains. A Berbérati, dans l'ouest du pays, certains habitants considèrent que l'arrivée des Russes est une vraie chance et qu'ils pourraient aider à réinstaurer le calme dans le pays en crise depuis 2013. 

Des zones d'ombre subsitent néanmoins

Mais la signature de cet accord entre les ministres de la Défense des deux pays survient trois semaines après l'assassinat de trois journalistes russes. Ces derniers enquêtaient pour le compte de Mikhaïl Khodorkovsky, opposant à Vladimir Poutine, sur les activités de la société militaire privée Wagner. Une affaire qui jette la lumière sur certaines zones d'ombre quant à cette présence russe dans le centre du continent africain. Car en République centrafricaine, le jeu de la Russie reste trouble sur de nombreux points.