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Raids aériens russes en Syrie

Philippe Pognan2 octobre 2015

L'armée russe a déployé plus d'une cinquantaine d'avions et hélicoptères de combat, des troupes d'infanterie de marine, des parachutistes et des unités de forces spéciales pour son dispositif militaire en Syrie.

Symbolbild Russland Syrien Luftschläge
Image : picture-alliance/dpa/Y.Kochetkov

Un thème domine la Une de la plupart des journaux allemands ce jeudi: les opérations militaires de la Russie en Syrie.


Pour le quotidien Die Welt, " L'intervention de Moscou est une déclaration de faillite pour l'Occident qui a toujours tenu de grands discours sur la Syrie et tracé des lignes rouges que le président Bachar al Assad ne devait pas dépasser. Pourtant à chaque fois qu'Assad a franchi ces lignes rouges, rien ne s'est passé. L'Occident a toujours été hésitant, lâche même parfois, mesuré à ses paroles. Cela fait le jeu de Vladimir Poutine. Ses pilotes et ses livraisons d'armes à Assad ne stopperont pas la fuite des Syriens hors de leur pays, mais l'amplifieront encore ! "...

La Frankfurter Allgemeine Zeitung fait une autre analyse : "La raison des opérations militaires russes en Syrie est la suivante: il y va de la défense de la Russie. L'argument selon lequel il est préférable de combattre l'Etat Islamique en Syrie plutôt que d'avoir affaire plus tard à des miliciens de l'Etat Islamique sur son propre sol, pourrait aussi être avancé par des responsables de l'alliance occidentale contre la milice terroriste. En Russie, cet argument a encore plus de poids qu’ailleurs, souligne le journal de Francfort, car au cours des vingt dernières années, aucun autre pays non-musulman, n’a connu autant d'attentats terroristes islamistes. "

Toujours à propos de la Syrie, la Süddeutsche Zeitung écrit: "le dirigeant syrien Bachar al -Assad diffame volontiers tous ceux qui le combattent en les qualifiant de "terroristes". Cela lui suffit pour qu'il bombarde les civils dans les zones contrôlées par l'opposition armée. Il est à craindre que Moscou le rejoigne dans cette logique cynique, poursuit le journal de Munich. Vladimir Poutine semble avoir une vision en noir et blanc : pour lui en Syrie il n'y a qu'Assad ou bien L'Etat Islamique. Depuis longtemps, Assad se concentre sur l'élimination des rebelles les plus modérés. Il veut à tout prix se maintenir au pouvoir et la Russie veut renforcer sa position au Proche Orient. Mais, assure le journal, il ne pourra le faire dans une Syrie d'après-guerre qui ne serait pas contrôlée par Assad et ses sbires!"

Talbisseh, dans la province de Homs après un raid russe le 30 septembreImage : Getty Images/AFP/M. Taha
Porte-avions russe dans le port syrien de Tartous où l'armée russe dispose d'installations logistiquesImage : picture-alliance/epa/SANA
Une base de l'Etat Islamique frappée par un raid de l'armée de l'air russe en SyrieImage : imago/ITAR-TASS

Enfin, le quotidien Badische Zeitung estime que si ce que les opposants syriens supposent est vrai, à savoir que les frappes aériennes russes ne visent pas avant tout les terroristes de l'Etat Islamique, mais tous les opposants à Assad, alors l'exode de Syriens vers l'Europe s'amplifierait encore.Et les relations déjà tendues entre la Russie et l'Occident se détérioreraient encore un peu plus. De sombres perspectives!", conclut le journal.